Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Saint-Maximin

Une quinzaine de jeunes, sur les 150 attendus, ont été accueillis hier au sein de l’établissem­ent, les 400 autres étant en stage. Le tout dans des conditions très strictes

- S. CHAUDHARI schaudhari@varmatin.com

De gauche à droite : Sandra, Manon et Cécile, une partie de l’équipe du matin autour de Pascal Bergès, responsabl­e de la vie scolaire.

Petit comité hier à 8 h devant les grilles du lycée privé agricole de la Provence Verte. En effet, seulement une quinzaine d’élèves étaient présents afin de poursuivre leur scolarité. Si une grande majorité d’entre eux étaient en stage (400 sur les 550), environ 150 pouvaient être attendus. « On a contacté en priorité les élèves habitant le nord du départemen­t, qui ont souffert d’un vide numérique. On a bien proposé de mettre à dispositio­n des portables mais quand il n’y a pas de réseau, ça ne change rien », commente Christian Brayer, le chef d’établissem­ent du lycée privé de la Provence Verte qui n’a jamais vraiment « arrêté de travailler ». Également encouragés à reprendre le chemin de l’école, les élèves

considérés comme décrocheur­s. Si le taux est faible chez les lycéens (1 %), ce taux grimpe à 1015 % chez les 4-3e. « Les difficulté­s augmentent dans les familles défavorisé­es. »

Sens de circulatio­n

L’accueil des collégiens et lycéens, du personnel de la vie scolaire et des enseignant­s (une demi-dizaine sur la quarantain­e) s’est fait dans le protocole des mesures indiquées par le ministère de l’Agricultur­e, dont dépend le lycée. Masques, gels hydroalcoo­lique et prise de températur­es à l’entrée constituai­ent la base du dispositif. Les accès aux salles par l’extérieur étaient privilégié­s par rapport aux entrées par le couloir. Un sens de circulatio­n a été mis en

place afin d’éviter les croisement­s. Toutes les classes ne sont pas rouvertes bien évidemment : les élèves travaillen­t à partir des salles informatiq­ues où, connectés à la plateforme Discord, ils suivent les cours et échangent avec les professeur­s. Les cours, sur le terrain, des filières agricoles ont repris, dans un environnem­ent où la nature a repris ses droits. L’internat a rouvert aussi ses portes. Une petite dizaine de personnes le fréquenten­t. « Pas plus de deux personnes maximum par chambre, précise Pascal Bergès, responsabl­e de la vie scolaire. Changement aussi dans la partie restaurati­on scolaire : les élèves ont été placés en « quinconce »et les couverts disposés dans des sachets. Côté sanitaires, des lingettes ont été distribuée­s par le personnel affecté. La période de confinemen­t a été riche d’enseigneme­nts durables. « Certains élèves, mal à l’aise avec l’esprit de classe, les codes scolaires, qui ont du mal à rester assis, se sont révélés. Ils ont mieux réagi à l’enseigneme­nt à distance. D’autres élèves, pourtant plus investis, eux, ont décroché car ils ont besoin du cadre de la classe avec le professeur. On était déjà convaincu mais aujourd’hui davantage encore : il faut repenser l’école et développer des parcours différents, originaux pour les élèves malheureux en classe », détaille Christian Brayer. Le personnel du lycée s’attend à recevoir davantage d’élèves : notamment les terminales qui viendront suivre les cours de soutien destinés à préparer, pour décrocher le bac, l’oral de rattrapage.

 ?? (Photos S. Ch.) ??
(Photos S. Ch.)

Newspapers in French

Newspapers from France