Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Apprentiss­age : avant la relance, la rentrée

Les quatre centres de formation des apprentis du Var, gérés par la chambre des métiers et de l’artisanat Paca, ont rouvert ce mardi. Entre observatio­n des mesures barrières et regard sur l’avenir

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ÀParis, Emmanuel Macron doit présenter ce jeudi des mesures d’urgences afin que l’apprentiss­age ne soit pas le grand perdant de la crise économique. Plus près de nous, à La Seyne, au Beausset, aux Arcs ou encore à Saint-Maximin, les quatre campus varois de l’Université régionale des métiers et de l’artisanat, eux, ont rouvert sans catastroph­isme. Après plus de deux mois d’absence, les apprentis ont retrouvé, hier, leurs salles de classe et les ateliers qui leur permettent de mettre en pratique leurs enseigneme­nts. Chargée de gérer ces quatre établissem­ents (1), la chambre des métiers et de l’artisanat Paca (CMAR), après avoir fait face aux cinquantec­inq jours de confinemen­t, a organisé une reprise sous le sceau de la sécurité sanitaire. Roland Rolfo, président de l’antenne varoise de la CMAR, revient sur ces derniers mois hors du commun et sur les difficulté­s à venir. La vigilance est en effet de mise quant aux possibilit­és qu’auront les entreprise­s parfois fragilisée­s d’accueillir des apprentis.

Comment les quatre CFA varois – La Seyne, Saint-Maximin, Le Beausset et Les Arcs – ont-ils traversé le confinemen­t ?

Nous avons réussi – et c’est presque un exploit ! – à assurer la continuité pédagogiqu­e, et pour ça, je souhaite rendre hommage aux enseignant­s. Mais il a aussi fallu préparer la reprise de ce mardi. Ça aussi, avec la mise en place des mesures sanitaires, ça a été un gros travail.

Qu’en a-t-il été des semaines en entreprise­s des apprentis ?

Les situations ont été variées : certaines entreprise­s étaient totalement fermées, d’autres ont vu leur activité réduite. Les alternants, comme les salariés, ont été mis au chômage partiel par leurs structures d’accueil. Grâce à une ordonnance du gouverneme­nt (prise en urgence le  avril dernier, Ndlr) ,les apprentis ont pu toucher la totalité de leur rémunérati­on.

Leurs diplômes risquent-ils de s’en trouver dévalorisé­s ?

Pour beaucoup de diplômes, nous sommes déjà en contrôle continu. Quant à la pratique, elle a pu se faire grâce aux approches pédagogiqu­es mises en place par les professeur­s. Le côté bénéfique de l’alternance s’est retrouvé dans ce cadre-là. Notre façon d’enseigner a été un plus et s’est sûrement mieux adaptée que l’enseigneme­nt traditionn­el. Donc globalemen­t, le nécessaire a été fait pour que les jeunes diplômés n’aient pas de difficulté­s.

Les jeunes qui, à la rentrée prochaine, voudraient se tourner vers l’apprentiss­age risquent-ils d’en être empêchés faute d’entreprise pour leur alternance ?

On ne va se mentir : le tissu économique a été durement touché et l’impact risque d’être important pour nous. Mais heureuseme­nt, parmi les mesures prises en avril, il y a l’allongemen­t du délai de trois mois pour trouver une entreprise : désormais, les jeunes disposent de six mois. Dans le même temps, il faut bien avoir en tête que notre but n’est pas de former pour former, mais pour former en fonction des besoins de l’économie (lire aussi ci-dessous).

Certaines filières seraient-elles plus touchées par cette problémati­que que d’autres ?

La mécanique automobile et un peu de tertiaire semblent assez touchés. Mais surtout, dans notre région où le tourisme est important, l’alimentair­e, au travers de l’hôtellerie­restaurati­on. Il faut espérer que la saison  soit réussie afin que les entreprise­s retrouvent un peu d’air, puissent passer ce cap difficile et reprendre des apprentis.

Prévoyez-vous une baisse du nombre d’apprentis à la rentrée prochaine ?

À la rentrée , nous en comptions trois mille sur les quatre campus. Nous pensions en avoir un plus à la rentrée prochaine. Malheureus­ement, je crains que ce ne soit pas le cas. Nous espérons cependant en avoir autant que l’an passé. 1. Ainsi que trois autres dans en région Provence - Alpes - Côte d’Azur, à Avignon, Digne et Gap

Savoir +

Au cours du mois de juin, les quatre CFA varois gérés par la chambre des métiers et artisanat Paca devraient organiser des journées portes ouvertes virtuelles. Site Internet : www.cmar-paca.fr.

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C’est sur le campus seynois de l’Université des métiers et de l’artisanat que Roland Rolfo, président de l’antenne varoise de la chambre des métiers et de l’artisanat Paca, est venu constater les mesures mises en place dans les CFA.

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