Devant l’Ehpad à Draguignan, le personnel soignant maintient la pression... Ce qu’elle en pense
Après le premier acte devant le Centre hospitalier de la Dracénie (CHD) mardi dernier, les blouses blanches ont poursuivi leur mobilisation au pied du Malmont. Hier les personnels de santé et de l’action sociale ont réclamé « des bras, des lits et du pognon » devant l’Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées) dracénois « dont les personnels sont les grands oubliés des différentes mesures », martelait la CGT à l’initiative de ce « Mardi de la colère » qui a rassemblé une trentaine de manifestants. « À ce jour, le décret sur le versement de la prime Covid n’est toujours pas paru. Pourtant toutes et tous ont démontré une fois encore leur professionnalisme et leur implication pour la protection des pensionnaires ». Face aux annonces insuffisantes du gouvernement, la CGT a sollicité de réelles négociations sur les salaires, le dégel du point d’indice et l’amélioration des conditions de travail.
À Bargemon aussi...
« Il faut respecter la santé physique et mentale des personnels. Cela passe par des moyens humains, du personnel qualifié en nombre, la titularisation de tous les contractuels ». Et d’affirmer que tous les agents sont en difficulté, car la psychiatrie n’est pas épargnée. À cet égard, une action était également menée simultanément au sein de l’Ehpad de Bargemon
« qui revendique en plus des moyens pour la reconstruction de l’établissement ». Déjà, en 2017, les familles avaient découvert l’indignité avec laquelle sont traitées leurs aînés avec un rapport intitulé La France ne fait pas son devoir auprès des personnes âgées. « Les personnels ne veulent plus garder le silence, ne veulent pas être complices d’une maltraitance institutionnelle », expliquait Frédéric Duthé, représentant CGT Hôpital. Une situation qui n’a pas évoluée alors l’une des principales revendications, à l’époque, était le respect du ratio d’un soignant pour un résidant. « Cela démontre le mépris affiché des personnels mais aussi des personnes âgées encore plus dépendantes ». Après les promesses médiatiques, la CGT attend aujourd’hui des actes concrets. Et de rappeler «les premières mesures d’urgences des pouvoirs publics n’ont pas été de prioriser les Ephad, ce qui veut dire pas de matériels (masques, surblouses) permettant de protéger les personnels mais aussi les pensionnaires ». En attendant, le personnel continue de faire entendre sa colère et annonce d’ores et déjà un débrayage le 9 juin à la polyclinique Notre-Dame, une rencontre intersyndicale aujourd’hui et appelle à signer la pétition #Plusjamaisça, signons #pourlejourdaprès.
Nathalie Blasco, 45 ans, aide médico-psychologique à l’Ehpad Korian à Fréjus Il est temps que la reconnaissance du travail se fasse par la valorisation du salaire. Korian a annoncé le mai le versement d’une prime de euros pour les Ehpad mais nous n’avons toujours pas d’information sur les conditions d’attribution. Cette prime va-t-elle se substituer à celle du gouvernement (entre et euros) ? Nous craignons que Korian se rembourse sur les subsides de l’État. Il faut que la situation soit clarifiée. Cette prime promise par la direction générale doit être distribuée à tous sans exception. Durant ces trois derniers mois, mes collègues n’ont pas ménagé leurs efforts. Ils ont veillé sur les pensionnaires avec une prise en charge individuelle puisqu’ils étaient confinés dans leurs chambres. La charge de travail a été majorée, avec une vigilance assidue. Aujourd’hui, il faut des conditions de travail dignes, dans le respect des pensionnaires, nous réclamons l’application du plan Grand âge (un salarié, un pensionnaire). Il est hors de question que l’on retrouve les conditions de travail d’avant le confinement. Nous ne voulons pas de retour en arrière.