La Seyne Une quadrangulaire à suspense
Ni cinq, comme le nombre de qualifiés au soir du premier tour, ni trois, comme la pure logique partisane l’aurait voulu. Sauf mauvaise surprise administrative, ce sont finalement quatre candidats qui vont se présenter aux électeurs le 28 juin prochain : Marc Vuillemot (Union de la gauche), Nathalie Bicais (Les Républicains), Dorian Munoz (Rassemblement national) et Sandra Torres (Divers droite). Exit donc Luc Patentreger. Le médecin, jusqu’alors soutenu par Europe Ecologie Les Verts, a préféré « la fusion à la confusion », au bout d’interminables négociations avec le maire sortant. Si son équipe est donc intégrée à 50 % à celle de Marc Vuillemot, si tout le monde est tombé d’accord sur un « pacte écologique », Luc Patentreger aurait toutefois choisi de ne pas figurer sur la liste déposée hier en préfecture. Alliance toujours, mais dans le camp d’en face : Sandra Torres s’associe, elle, avec Serge Daninos, qui n’est pas parvenu à se qualifier le 15 mars dernier. Ayant échoué à trouver un terrain d’entente avec Nathalie Bicais, le duo fait le pari arithmétique que leurs deux scores cumulés du premier tour peuvent leur permettre de rester dans la course à la victoire finale. Audacieux.
La droite en ordre dispersé
Si une addition vaut effectivement mieux que des divisions, il est rare qu’1+1 = 2 dans une élection. Dans ce cas précis, le socialiste Marc Vuillemot serait aujourd’hui le favori à sa réélection. Une chose est sûre : pour lui, le scénario d’une quadrangulaire avec une seule liste à gauche, deux listes à droite et un Rassemblement national sous les 20 % est inespéré. « Les planètes se sont alignées » soufflait-on hier dans les étages de l’hôtel de ville. Pour Nathalie Bicais, en revanche, la situation s’est corsée ces derniers jours. Alors qu’un boulevard paraissait s’ouvrir devant la conseillère départementale après le premier tour - « on a gagné la primaire à droite » - l’union avec Sandra Torres ne s’est pas réalisée. Et le fait que l’élue régionale LR choisisse, de surcroît, de se maintenir « en femme libre et déterminée » ressemble davantage à un couteau dans le dos qu’à une épine dans le pied. Mais forte du soutien des Républicains, Nathalie Bicais veut afficher un visage optimiste et se dit prête à mener une campagne hyperactive avec son équipe constituée il y a près de six mois. Première à se lancer dans l’entre-deux-tours, elle invite d’ailleurs déjà les Seynois à (re) découvrir son projet économique sur Facebook demain à 19 h.
La campagne peut reprendre ses droits
S’il vient de rendre les clés de sa permanence, Dorian Munoz, lui, mise sur l’hypothèse que les électeurs du Rassemblement national se seraient un peu moins déplacés que les autres à la veille du confinement. Et croise les doigts pour que toutes les conditions sanitaires soient réunies dans un peu plus de trois semaines pour qu’ils sortent enfin de chez eux. Il espère aussi qu’une partie des Seynois, « déçus des guerres fratricides » et du « spectacle pitoyable de la bande des quatre » , se retournent vers « le seul candidat qui n’a rien négocié avec personne ». En tout cas, pour tous les prétendants au fauteuil de maire, commence désormais une nouvelle phase, inédite et à l’issue particulièrement incertaine. Ou comment faire campagne sans organiser de meeting et en respectant scrupuleusement les gestes barrières Même si ces derniers jours, beaucoup de masques sont déjà tombés.