Des assureurs solidaires pour remonter la pente
Face à la crise, les sociétés d’assurance ont participé à l’effort collectif en débloquant plus de trois milliards d’euros. Sur le plan local, le soutien est palpable chez certains entrepreneurs dracéniens
Les assurances doivent aussi être au rendez-vous de cette mobilisation économique. J’y serai attentif ». Ainsi s’exprimait le Président de la République, Emmanuel Macron, dans son allocution du lundi 13 avril au soir. Un appel entendu sur le plan national. Tout comme en Dracénie, avec la mobilisation de plusieurs cabinets. C’est notamment le cas de l’agence MMA pilotée par Olivier Audibert-Troin, par ailleurs président de DPVa. « Comme tous les assureurs, la MMA a été invitée à participer à bon nombre de réunions à Matignon comme à Bercy dans lesquelles le gouvernement a demandé aux assureurs d’être solidaires et de faire des gestes », précise l’intéressé.
« On critique beaucoup les assureurs... »
Et Olivier Audibert-Troin entend mettre en exergue le soutien apporté par l’ensemble d’une profession parfois injustement décriée à ses yeux. « On critique beaucoup les assureurs... C’est bien connu, les assureurs sont des voleurs, tous des voyous... L’image de ce métier n’a jamais été reluisante. Mais ce que le grand public ne sait pas, c’est que le secteur a mis plus de 3 milliards d’euros sur la table au niveau national. En participant au fonds de solidarité du gouvernement, en remboursant un certain nombre de primes à leurs assurés, ou en versant, comme le fait la MMA, des sommes spécifiques à des entrepreneurs en difficulté. Ces dernières sont des “indemnités de crise”. Ce sont des gestes commerciaux qui ont pour objectif d’atténuer les difficultés de trésorerie de nos assurés. »
Et d’insister : « Je pense que si tous les secteurs économiques avaient investi autant que celui des assurances, cela aurait été une bonne chose en termes de solidarité. Je n’ai pas vu, par exemple, les banques s’investir autant. Lesquelles refusent d’ailleurs de petits prêts à leurs clients. Le soutien des assureurs à l’économie est aujourd’hui massif. » C’est dit. Pour ce qui est de la MMA, sur le plan national, ce sont près de 250 millions d’euros qui ont été débloqués pour venir en aide aux entreprises fortement impactées par la crise : restaurants, hôtels, tables d’hôtes, salons de coiffure, commerces de vêtements, professionnels de l’automobile, artisans du BTP... tout le tissu économique.
« Nous avons voulu mettre le paquet »
« Nous avons vraiment voulu mettre le paquet au titre de la solidarité. Localement, nous sommes en train de distribuer près de 350 000 euros. Cette somme nous a été attribuée en fonction du chiffre d’affaires du cabinet, et du nombre de clients professionnels qui pouvaient être éligibles à ces mesures. C’est-à-dire les entreprises qui ont complètement stoppé leur activité, ou qui ont vu leur chiffre diminuer sensiblement. Cela exclut donc, par exemple, les commerces alimentaires. »
Une action qu’il n’hésite pas à comparer à celle entreprise au moment de la catastrophe de juin 2010. « Cette démarche est la même que celle que nous avions adoptée au lendemain des inondations. Mon cabinet d’assurances avait été solidaire. De la même façon, face à cette crise, nous ne pouvions pas ne rien faire. Les agents de la MMA ont poussé auprès de la direction pour qu’elle puisse débloquer des fonds d’indemnisation. »
entreprises concernées
L’assureur a commencé une tournée de remise de chèques en direction de près de 200 entreprises assurées au sein du cabinet, essentiellement située en Dracénie. « Et c’est extraordinaire. J’ai retrouvé les mêmes émotions que celles éprouvées il y a 10 ans, quand on allait voir les commerçants pour les aider financièrement. Ce sont des moments de fortes émotions, avec des larmes parfois. » Le montant des sommes attribuées a été réparti en fonction du chiffre d’affaires des entreprises. « Nous avons essayé de reverser la somme de manière équitable et équilibrée. » La MMA a également mis en place d’autres initiatives. « Notamment en remboursant deux mois de cotisations, par exemple. Mais aussi les kilomètres non roulés pour les titulaires d’un contrat automobile, par exemple. Nous nous sommes aussi engagés, pour les particuliers, à suspendre toute poursuite en cas de non-paiement. » Et Olivier Audibert-Troin de conclure avec assurance : « C’est beau de voir toute cette solidarité. C’est ce qui fait aussi la beauté de mon métier. Nous ne sommes pas là que pour encaisser... Nous sommes là aussi quand les gens ont véritablement besoin de nous. »
‘‘ Nous ne sommes pas là que pour encaisser... ”