Nouvelle nuit de troubles aux USA
Pillages et affrontements avec la police se poursuivent un peu partout sur le sol des États-Unis. De nombreuses villes américaines ont connu une nouvelle nuit de troubles, malgré l’engagement solennel de Donald Trump de restaurer l’ordre, au besoin en recourant à l’armée. Huit jours après la mort à Minneapolis de George Floyd, un homme noir asphyxié par un policier blanc, la vague de colère historique contre le racisme, les brutalités policières et les inégalités sociales qui secouent le pays ne connaissent pas de répit. Lundi soir, les autopsies ont confirmé que son décès était dû à la pression létale qu’exerçait le policier au niveau de son cou avec son genou. Rappelons que le quadragénaire, répétant « I can’t breathe » (« je ne peux pas respirer »), gisait par terre, en étant menotté.
« Force écrasante » et « domination »
De son côté, le Président américain a assuré, hier dans un tweet, que Washington n’avait connu « aucun problème la nuit dernière ». Les forces de l’ordre avaient pourtant dispersé lundi soir à coups de gaz lacrymogènes de nombreux manifestants des abords de la Maison-Blanche, pour permettre au Président de se rendre à pied devant une église emblématique dégradée la veille. Des manifestants ont ensuite bravé le couvre-feu nocturne instauré dans la capitale fédérale comme dans de nombreuses autres villes. Des incidents ont encore été rapportés à Washington, où la police les a rassemblés à coups de grenades assourdissantes et à l’aide d’hélicoptères pour procéder à plus de 300 interpellations, la grande majorité pour violation du couvre-feu. « Beaucoup d’arrestations. Tout le monde a fait du bon boulot », s’est néanmoins réjoui hier le milliardaire républicain, avant de vanter la « force écrasante » et la « domination ». La maire de Washington Muriel Bowser a protesté contre l’envoi des militaires « dans les rues américaines contre les Américains », une attaque reprise par de nombreux gouverneurs démocrates. Cette crise, dans un pays déjà divisé, prend une tournure de plus en plus politique à cinq mois de la présidentielle.