Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Raphaël Lakafia impatient de retrouver ses partenaire­s du RCT

Sevré de ballons et de contacts depuis bientôt trois mois, Raphaël Lakafia ne cache pas son impatience à retrouver un cadre de travail un peu plus normal. Il y est presque...

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE BERSIA

Àl’aube de cette nouvelle saison, Raphaël Lakafia n’a pas encore tout à fait coupé le cordon qui le liait au Stade Français. Et il se félicite évidemment de l’arrivée en renfort de son ancien coéquipier Julien Dupuy, qui sera cette année en charge des trois-quarts varois : « C’est quelqu’un qui connaît très bien le rugby et qui peut beaucoup nous apporter, notamment au niveau du liant avants-trois-quarts. Je suis content de le revoir ici… Et je note qu’il y a de plus en plus de Parisiens au RCT… » glisse-t-il avec un brin de malice. Mais ce n’est pas parce que l’ancien troisième ligne internatio­nal, formé à Grenoble et passé par Biarritz, a tissé ailleurs d’indéfectib­les liens d’amitié qu’il ne se sent pas aujourd’hui 100 % toulonnais. Totalement investi dans le projet 2019-2023. Conquis par son cadre de vie, adopté par les supporters et en parfaite adéquation avec les ambitions du club, Raphaël Lakafia (presque 32 ans) va même entamer sa quatrième saison en rouge et noir avec une déterminat­ion encore renforcée par les événements. Au sortir de cette période compliquée dont il a au moins profité pour se consacrer à sa famille, le capitaine « désoeuvré » nous livre ses sentiments, ses espoirs, et ses ambitions pour la vraie rentrée, lorsqu’elle sera enfin programmée…

Le confinemen­t ?

Avec deux enfants en bas âge à la maison, j’avoue que cela n’a pas toujours été facile. Ce qui m’a le plus manqué, c’est ma famille pour nous aider un peu. Mais paradoxale­ment j‘ai aussi passé beaucoup de temps avec mes enfants et j’ai pu en profiter, comme de ma femme d’ailleurs, ce que j’ai vraiment apprécié.

Votre état d’esprit aujourd’hui ?

Forcément, je suis un peu excité d’avoir retrouvé les copains, même si on évolue encore que par petits groupes. C’est toujours mieux que de s’entraîner tout seul dans son garage. Donc je suis content de pouvoir partager à nouveau ces moments d’entraîneme­nt. Le programme était quand même copieux pendant le confinemen­t et cela a été parfois compliqué de s’entraîner tout seul dans un garage…

Votre motivation s’est-elle érodée au fil des semaines ?

Non. Mais c’est dur de s’entraîner sans objectif précis. Au début surtout, il y avait beaucoup d’incertitud­es et on ne savait pas du tout où on allait. C’est ça qui était le plus compliqué à gérer dans le sens où on aime bien avoir un truc en ligne de mire. En plus, il y avait beaucoup de spéculatio­ns sur ce qui allait pouvoir se passer. À un moment, tu étais boosté par la perspectiv­e de reprise du championna­t. Et en suivant, la reprise n’était plus possible…

Avez-vous pensé à un arrêt définitif de toute compétitio­n ?

Sincèremen­t, non. Même si la crise était grave, je crois que tout a été mis en place pour franchir ce moment. La vraie peur c’était plutôt qu’un proche soit touché par le virus. On était bien au-delà du rugby, qui ne reste que du rugby malgré tout…

Avez-vous évacué la frustratio­n de cette fin de saison tronquée ?

Au début, tu ne vois que toi et ton petit quotidien. Mais, après tu dépasses ça car la crise a vraiment fait peur… Il faut aussi être capable de se dire que ce qui nous arrive n’est pas très grave. La frustratio­n a donc été amplement contrebala­ncée par cette prise de conscience…

Le Top  - est mort, mais pas l’Europe. Vous y pensez fort ?

Bien sûr. On a fait ce qu’il fallait pour s’offrir de belles phases finales en Challenge cup et même participer à la prochaine

Champion cup. Le Challenge européen est un objectif très motivant en ce début de saison.

Le capitanat ?

On ne l’a pas encore évoqué et je n’y pense pas. J’ai

joué mon rôle à l’occasion de discussion­s pendant le confinemen­t mais je ne pense pas encore à l’après. Aujourd’hui, au RCT, il y a un groupe de leaders qui est là pour évoquer tous les sujets. Notamment pour essayer d’aller toujours dans l’intérêt du groupe. Je n’ai vraiment pas d’état d’âme par rapport à ça…

Mais vous êtes prêt à endosser à nouveau cette responsabi­lité ?

Oui, mais si demain je ne suis plus capitaine, ce ne sera pas grave. Je suis sûr que quelqu’un d’autre pourra prendre le relais. C’est quelque chose qui est valorisant mais c’est aussi pas mal de responsabi­lités. Il faut le savoir. Notamment dans les périodes un peu compliquée­s… Où il faut être capable de trancher après avoir consulté.

Physiqueme­nt ?

On a eu la chance d’être un peu équipé par le club pendant le confinemen­t et moi, en plus, j’avais déjà pas mal de matériel perso. En fait, je disposais d’une vraie salle de musculatio­n à la maison. Je suis équipé comme jamais.. J’ai un garage, c’est un vrai box de crossfit.

Vous vous sentez donc en pleine forme ?

Oui, et je n’ai qu’une hâte, c’est de pouvoir retoucher le ballon. Au bout d’un moment, on n’est pas triathlète­s et le ballon nous manque…

On était bien au-delà du rugby ”

On pouvait figurer sur plusieurs tableaux ”

Votre ambition pour la saison ?

Je pense qu’on a prouvé qu’on pouvait figurer sur plusieurs tableaux. Mon ambition reste la même…

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(Photo archive Frank Muller) Les Rouge et Noir vont pouvoir retoucher le ballon dès cette semaine : «- minutes à la fin de chaque entraîneme­nt, et toujours par groupe de  ! » précise Patrice Collazo.
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