Un film hommage aux luttes écologiques victorieuses
Connu pour son combat contre les boues rouges, Olivier Dubuquoi réalise Irréductibles .Ce documentaire de 90 minutes évoque les combats qui semblaient perdus d’avance... et pourtant
Pas de chômage partiel ni de répit pour le fondateur de ZEA Olivier Dubuquoi le lanceur d’alerte et géographe toulonnais. Bien au contraire, cette période lascive planétaire a été mise à profit pour travailler sur son dernier projet, le film documentaire Irréductibles.
Parlez-nous de ce projet...
Irréductibles, c’est un documentaire de quatre-vingt-dix minutes, sur des hommes et des femmes qui ont gagné des batailles qui semblaient perdues d’avance. Blocage de centrale nucléaire, sabotage pour mettre fin à des pollutions en mer, ZAD (Zone a défendre, Ndlr) pour protéger la forêt... parfois dans la nonviolence, parfois dans la clandestinité, tous ont en commun d’être victorieux dans leur lutte.
Pourquoi ce documentaire ?
C’est un projet que je nourris depuis un an, il nous a fallu deux mois pour les tournages, parcourir la France, aller à la rencontre de toutes ces personnes qui luttent contre des pollutions et résistent afin de continuer à vivre sur leur territoire. Sept d’entre elles illustrent ce documentaire de batailles gagnées. J’ai souhaité réaliser un film sur ces personnes qui passent chaque jour de l’indignation à l’action et s’engagent collectivement pour défier l’injustice, proposer des alternatives, lutter contre les destructions. Une sorte de « western » avec nos sept mercenaires. On trouve Edgar, le résistant ; Jean-Pierre un des derniers survivants de la résistance clandestine contre les boues rouges en Corse ou encore Émilie, qui raconte la ZAD de Normandie. Il y a aussi Muriel, qui se mobilise quand Erscia se pointe pour déforester sa région afin d’y installer un complexe industriel de ha, Gérard
Galerie de portraits de citoyens engagés, le film d’Olivier Dubuquoi (à droite) devrait être prêt en fin d’année.
l’ancien cheminot qui vit encerclé par des industries contre lesquelles il se bat au quotidien depuis des années et puis Nicole, qui revient sur le rôle majeur des femmes dans la lutte contre un projet de centrale nucléaire à Plogoff dans le Finistère. Pour terminer, Txetx qui évoque le parcours avant l’obtention d’un moratoire sur la recherche et
l’exploitation des hydrocarbures en Méditerranée française, sans oublier la participation incontournable de José Bové qui est de bien des combats.
Stoppé par le confinement, où en êtes-vous maintenant ? Nous avons déjà tourné une grande partie du film aux quatre coins de la France avec le soutien des Compagnons du Cinéma, mais il nous faut encore acheter quelques archives et surtout nous avons besoin d’aide pour finaliser le montage et toute la postproduction. C’est pourquoi nous avons ouvert un financement participatif au projet sur le net. Nous espérons pouvoir le présenter fin voir début .