En rade de Port-Cros, le mouillage est écolo
Entre Port-Cros et Bagaud, l’amarrage des bateaux n’est désormais possible que sur les 68 ancres écologiques mises en place. Objectif : protéger un écosystème vital et sensible
C’est une première sur le territoire marin du parc national. Depuis quelques jours une aire de mouillage écologique est entrée en service dans la rade de Port-Cros, entre le port et l’île de Bagaud (voir carte par ailleurs). Une Zone de mouillage et d’équipements légers (Zmel) de 176 ha dans laquelle les plaisanciers ne peuvent plus jeter l’ancre mais uniquement s’amarrer aux 68 bouées qui y ont été installées (lire par ailleurs). « Cet aménagement a pour objectif la préservation de l’environnement et en particulier de l’herbier de posidonie vital en Méditerranée Il faut se dire que c’est un site naturel qui est équipé pour que les plaisanciers puissent arrêter leur navire en préservant les fonds marins », explique Manon Lasson, chargée de communication au Parc.
Campagne de sensibilisation
« Autres points importants, la sécurité des plaisanciers et la gestion du plan d’eau, l’optimisation de l’espace maritime mais aussi une nouvelle approche paysagère. Il n’y aura plus depuis la terre un amas de bateaux dans la rade de Port-Cros mais des zones délimitées », liste également Manon Lasson. La mise en place de cette zone de mouillage, dont l’accès est très réglementé (lire par ailleurs), va s’accompagner d’une campagne d’information et de sensibilisation aux nouvelles pratiques. « Il faut expliquer ce qu’est cette zone de mouillage, à quoi elle sert et la réglementation. C’est une obligation de s’amarrer aux bouées, on ne peut plus jeter l’ancre » souligne la chargée de communication. Une interdiction stricte et ce, toute l’année. « Nous allons étudier l’attitude des plaisanciers pendant les périodes où la Zmel sera saturée. Comment vont-ils se comporter ? Où vont-ils aller jeter l’ancre ? Nous regarderons d’une année sur l’autre l’évolution de ces pratiques et voir quels sont les endroits les plus fréquentés par les plaisanciers. Est-ce que ce sont des lieux sensibles où il faudra peut-être penser une autre Zmel. Il faudra ensuite agir en fonction des effets reports. » Si sur l’eau le comportement des plaisanciers sera suivi avec attention, sous l’eau « la cicatrisation de l’herbier de posidonie, la restauration des espèces et la préservation des espèces » feront l’objet d’observations scientifiques.
Les ZMEL une priorité
À moyen terme, et en parallèle avec le développement d’éco-gestes, « la création de Zmel est une priorité dans le coeur de parc national, souligne Manon Lasson. Ce sont pour l’instant les seules solutions réellement efficaces pour ménager les sites sensibles de la pression anthropiques qu’il peut y avoir. » Si la Zmel de Bagaud est une première, elle ne sera sans doute pas la dernière. 1. La posidonie est source d’oxygénation de la mer mais elle est aussi un habitat pour de nombreuses espèces. Le projet est soutenu par l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse, la Région Sud et les fonds européens du programme Marha Projet Life intégré sur les habitats naturels marins.