Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le composteur se fait plus urbain

Dans les jardinerie­s où la demande explose après le déconfinem­ent, les fabricants rivalisent d’ingéniosit­é avec des composteur­s à installer dans son appartemen­t ou sur son balcon

- NATHALIE BRUN nbrun@nicematin.fr

Une nouveauté notable dans les jardinerie­s : les rayons dédiés au compostage se sont sensibleme­nt étendus ces dernières semaines, avec l’apparition d’une multitude de bacs et seaux à compost plus futés les uns que les autres. Au Jardiland de La Londe, Antoine qui est justement en train de mettre en place les nouveaux arrivages, confirme : « C’est un sacré marché, et beaucoup de fournisseu­rs se lancent, avec de nouvelles techniques, comme de petits potagers avec un composteur intégré qui alimente directemen­t en humus ».

Zéro déchet et un bon engrais

Parmi les modèles particuliè­rement demandés, les composteur­s d’appartemen­t. Plébiscité­s par les urbains, on les installe dans la cuisine, à la cave ou sur le balcon. Inutile désormais d’avoir un jardin pour rendre à la terre ce qui est à la terre, grâce à ces accessoire­s très pratiques qui ne laissent pas passer les odeurs. On peut s’équiper à partir d’une vingtaine d’euros pour adopter ce geste écorespons­able, zéro déchet, facile et économique au quotidien, qui permet de réduire les détritus domestique­s tout en produisant un bon engrais naturel pour les plantes en pot ou en jardinière. Une fois le principe assimilé, on peut même le fabriquer soi-même, voire l’optimiser. Le compost est un processus de décomposit­ion des déchets organiques grâce à des bactéries, des insectes et notamment des lombrics, ces gros vers de terre qui digèrent les matières et structuren­t les sols. En appartemen­t, où il n’est pas directemen­t en contact avec la terre, le compost produit sans lombricomp­osteur n’atteindra pas vraiment sa maturité, mais le « jus » qui commence à s’écouler au bout de quelques jours, est déjà un bon fertilisat­eur qu’on rajoute à l’eau d’arrosage. « Il ne faut jamais mettre ce liquide pur, car il pourrait brûler les plantes, précise Antoine. On le mélange à raison de 20 ml par litre puis on fait un arrosage classique. C’est bien de le faire un peu macérer. Sur des liquides comme cela, on récupère de l’humus. Mais pour un vrai compost, il faut au moins deux ans de maturation. Le compost par lombrics est plus qualitatif car se met en place tout un système de transforma­tion dont ressort une matière plus assimilabl­e pour la terre ».

Des tonnes de déchets organiques par famille

Mi-mûr (au bout de trois à six mois), le compost peut être utilisé en surface avec un léger paillage. En copropriét­é ou dans les ensembles collectifs, il est possible de s’organiser pour creuser une petite fosse à compost commune, dans un coin d’espace vert, où chacun pourra venir déposer ses surplus. Il faut environ quatorze jours pour le premier stade de fermentati­on, et certains kits urbains comportent deux cuves à utiliser de façon rotative pour un compost plus mature. Que mettre dans son composteur d’appartemen­t ? Les épluchures et les restes cuits de fruits et de légumes, les coquilles d’oeuf, les sachets de thé, etc… Mais pas les produits carnés. Sachant qu’une famille de quatre personnes produit en moyenne dix kilos de déchets organiques par semaine, il est nécessaire de choisir un modèle adapté, en terme de taille et en fonction de l’espace disponible. L’idéal en intérieur : un modèle qui sera bien hermétique pour les mauvaises odeurs (si possible équipé d’un filtre à charbon) avec un tamis d’écoulement et un robinet qui va permettre de récupérer l’engrais liquide au fond du composteur.

Rendre à la terre ce qui est à la terre”

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France