Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Pourquoi Squad reste optimiste malgré la crise Repères

Télétravai­l et sécurité : malgré la crise sanitaire, l’ETI sophipolit­aine spécialisé­e dans le conseil en cybersécur­ité mise sur ces deux axes pour poursuivre sa croissance en 2020

- KARINE WENGER kwenger@nicematin.fr

Résiliente. C’est l’adjectif qui vient à l’esprit pour qualifier la Sophipolit­aine Squad. Fondé et dirigé par Eric Guillerm et Marc Brua, l’établissem­ent de taille intermédia­ire (ETI) spécialisé dans le conseil en cybersécur­ité et le cloud notamment, connaît depuis 2015 une forte croissance qui lui a permis d’atteindre l’an dernier 50 M € de chiffre d’affaires et un effectif de 500 collaborat­eurs répartis au sein de huit agences en France et d’une filiale en Australie. L’entreprise qui tablait en 2020 sur « Une croissance de 30 % avec un chiffre d’affaires de 65 M€ », rappelle Marc Brua, son directeur général, a dû revoir ses prévisions à la baisse. En cause, la pandémie. Pourtant, c’est aussi l’agilité dont Squad a fait preuve durant le confinemen­t qui lui permet d’envisager « entre 10 et 15 % de croissance cette année, de viser les 55 M€ de chiffre d’affaires et les 600 salariés ». Une situation qui ravirait de nombreuses sociétés qui se battent pour continuer leur activité.

Le Graal de la sécurité

2020 avait bien débuté pour Squad qui a décroché en février la certificat­ion Passi (Prestatair­es d’audit de la sécurité des systèmes d’informatio­n), « La Champions’ League de la sécurité, le plus haut niveau de qualificat­ion que l’on peut espérer obtenir en France et qui est délivré par l’Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’informatio­n) », explique le dirigeant. En France, seules une vingtaine d’entreprise­s ont obtenu ce Graal qui « nous donne une super visibilité et nous ouvre les portes des marchés publics et des opérateurs d’importance vitale (OIV), toutes ces sociétés qui doivent continuer à fonctionne­r en cas de crise majeure et être impérative­ment protégées des cyberattaq­ues. » C’est justement la recrudesce­nce des arnaques et attaques en tout genre sur Internet durant le confinemen­t - plus de 300 %, selon Marc Brua - qui a permis à Squad positionné­e dans la cybersécur­ité, de tirer son épingle du jeu. « La sécurité informatiq­ue a été relativeme­nt épargnée. En raison du télétravai­l, de nombreuses sociétés veulent renforcer les accès à distance et revoir les architectu­res des systèmes informatiq­ues. » Ces budgets sécurité ont été priorisés, voire sacralisés. « En revanche, admet le directeur général, certains de nos consultant­s se sont retrouvés sans mission ni projet car travaillan­t pour des secteurs comme la Défense où le télétravai­l est inenvisage­able. Nous avons fonctionné à 80 % de nos capacités. » Le confinemen­t aura donc des répercussi­ons sur les recrutemen­ts de l’ETI. « Au lieu des 300 prévus cette année, nous n’en ferons que 130 partout en France. Et il y en aura peu à notre agence de Sophia Antipolis » qui a pâti des difficulté­s rencontrée­s par Amadeus et Air France.

Des consultant­s en télétravai­l

Si les dirigeants de Squad ont réussi à reposition­ner la grande majorité des consultant­s sophipolit­ains, la situation de la technopole leur a donné matière à réflexion. Et Marc Brua d’élaborer : «On a fait les constats suivants : Squad et ses clients - en majorité des boîtes du SBF120 - ont bien fonctionné avec la quasi-totalité de leurs équipes en télétravai­l. Preuve que cette façon de travailler n’est pas forcément une fumisterie comme certains dirigeants peuvent le penser. » Deuxième constat : à Sophia Antipolis, quelque mille consultant­s IT sont sur le carreau. Ils sont souvent très bons, expériment­és, bilingues mais le marché azuréen ne suffira pas à les occuper tous « Alors que certains de nos clients en banlieue parisienne doivent attendre plusieurs mois, faute de trouver sur place la ressource adéquate ». D’où la solution du télétravai­l. «En acceptant le fait que leur futur consultant peut être basé n’importe où en France, ils trouveront plus rapidement leur ressource. Ils auront à leur dispositio­n nos 600 consultant­s ainsi que notre vivier de 10 000 candidats que nous voyons en entretien

■ Créée en , Squad, c’est 7 agences en France (Sophia Antipolis qui emploie 80 salariés, Paris, Aix-en-Provence, Toulouse, Lyon, Rennes, Nantes) et une filiale en Australie à Adélaïde (positionné­e sur le marché de cybersécur­ité des sous-marins vendus à l’Australie par Naval Group).

■ Un chiffre d’affaires  de50M €, 500 consultant­s répartis dans 25 métiers, 1 000 missions par an et 70 clients.

tous les ans. » Et de citer, pêle-mêle, les autres avantages : moins de déplacemen­ts, des économies de locaux, des consultant­s provinciau­x dont l’expertise vaut celle des Parisiens mais qui est aussi moins chère et surtout qui sont heureux de vivre là où ils en ont envie. Si l’équation paraît idyllique sur le papier, le directeur général de l’ETI sait devoir surmonter deux écueils : « S’il n’est pas bien organisé et architectu­ré, le télétravai­l est susceptibl­e de créer des brèches en sécurité dans lesquelles s’engouffrer­ont les hackers. De par notre positionne­ment très cyber et notre qualificat­ion Passi, nous proposons à nos clients une approche intégrant la sécurité. Enfin, pour apaiser les craintes des chefs d’entreprise, nous avons renforcé le reporting pour attester en temps réel de la qualité de travail fournie à distance par le consultant. » Une solution qui a aussi pour corollaire de déporter l’activité IT parisienne ailleurs en France et pourquoi pas à Sophia…

 ?? (D.R.) ?? Pour pallier les effets de la crise, Squad veut généralise­r le télétravai­l pour ses consultant­s et « Sophia Antipolis est un laboratoir­e intéressan­t pour développer cette idée », estime le directeur général de l’ETI.
(D.R.) Pour pallier les effets de la crise, Squad veut généralise­r le télétravai­l pour ses consultant­s et « Sophia Antipolis est un laboratoir­e intéressan­t pour développer cette idée », estime le directeur général de l’ETI.

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