Var-Matin (La Seyne / Sanary)

La colère des marchands de journaux du Var

Les revendeurs de journaux, dont les étals sont vides depuis plusieurs semaines avec le mouvement social qui paralyse la distributi­on chez un dépôt liquidé de Presstalis, « meurent en silence »

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Ils sont à bout de souffle. Proches de l’asphyxie. Déplorent « le silence assourdiss­ant » dans lequel ils « meurent » et se sentent abandonnés par l’État. Déjà impactés de plein fouet par la crise du Covid-19, les revendeurs de journaux varois et régionaux subissent maintenant depuis de longues semaines la grève des salariés de Presstalis, le principal distribute­ur de presse en France, placé en redresseme­nt judiciaire, mais dont les filiales régionales ont été liquidées à partir du 15 mai.

Menace sur l’emploi

Les conséquenc­es sont dramatique­s pour les 600 revendeurs de journaux du grand sud-est, d’Avignon à Sainte-Maxime, et leurs 1 200 employés (300 kiosques et magasins de presse dans le Var), dont les étals (hormis les titres de la presse quotidienn­e qui disposent de leur propre réseau de distributi­on) sont désespérém­ent vides depuis un mois. Un mouvement social des salariés du dépôt de Marseille, qui le bloquent à l’appel de la CGT protestant contre la liquidatio­n de la SAD et la Soprocom, les deux filiales de Presstalis, est à l’origine de l’enlisement dans la crise. « Le problème, embraye, énervé, Michel Brunet, qui avec son épouse gère quatre kiosques (quatre employés) à Six-Fours, Sanary et La Seyne, sur lesquels il a affiché sa colère sur le fond rouge d’affiches en 4 x 3, c’est que dans les autres dépôts de France, des solutions de remplaceme­nt ont été mises en oeuvre, mais pas chez-nous. Et que l’autorité de régulation de la distributi­on de la presse, pourtant garante de la continuité de la distributi­on de la presse, reste muette. » À ses côtés, devant son kiosque six-fournais, Christian Andrieux et François Marmion, présidents régional et varois du syndicat de revendeurs Culture Presse, tapent eux aussi du poing sur la table. Ils demandent l’aide financière de l’État et l’activation de plans de secours comme dans les autres dépôts de France. « Nous perdons de 80 % à 90 % de chiffre d’affaires et nous manquons de trésorerie, s’alarment-ils. Nous distribuon­s de la marchandis­e “fraîche” et de semaine en semaine, la situation empire. Elle est catastroph­ique ! » Le manque à gagner est considérab­le. De Lyon à la frontière des Alpes-Maritimes, c’est 35 % du volume de la presse

 ?? (Photo Dominique Leriche) ?? À Six-Fours, devant l’un des quatre kiosques de Michel Brunet (e en partant de la gauche), Denis Bietry, délégué régional de Prisma Presse, Christian Andrieux et François Marmion, présidents régional et varois du syndicat de revendeurs « Culture presse ».
(Photo Dominique Leriche) À Six-Fours, devant l’un des quatre kiosques de Michel Brunet (e en partant de la gauche), Denis Bietry, délégué régional de Prisma Presse, Christian Andrieux et François Marmion, présidents régional et varois du syndicat de revendeurs « Culture presse ».

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