Amadeus va-t-il voler au secours de ses salariés ?
Acteur majeur du secteur aérien dans le monde – plus de 80 % de son activité est orientée vers l’aéronautique –, Amadeus, dont le plus gros centre de recherche et développement est installé dans les Alpes-Maritimes, sur le territoire de la technopole Sophia Antipolis (ainsi qu’à Villeneuve-Loubet pour une partie de ses locaux), est logiquement très impacté par la crise économique que subit le marché depuis le début de la pandémie. Avec près de 4 500 salariés, Amadeus est le premier employeur de Sophia Antipolis.
Retour à l’équilibre du secteur aérien en ?
Ce qui représente environ 10 % des emplois de la technopole. Alors, forcément, il y a de quoi être inquiet. «Ily a beaucoup de bruits de couloirs concernant la mauvaise santé économique du groupe, reconnaît Jérôme Reytinat-Hardouin, ingénieur, délégué syndical CFDT chez Amadeus et membre de la CSSCT (1). Mais la réalité, c’est qu’Amadeus a sécurisé quatre milliards d’euros au niveau mondial pour sauver sa masse salariale et donc ses emplois, dont un milliard sous forme de prêts des banques. » Le géant de la réservation de billets d’avion en ligne s’est, en revanche, à
Sophia Antipolis, déjà séparé de 700 sous-traitants « rendus à leur maison mère. Et 300 autres départs sont attendus. Il ne restera alors plus qu’entre 300 et 400 sous-traitants. Ce qui représente, avec la renégociation de leurs contrats, une économie supplémentaire de 300 millions d’euros » ; Difficile d’y voir clair pour les salariés avec, d’un côté, la promesse d’une sécurité de l’emploi et de l’autre, des coupes drastiques de la sous-traitance. D’autant plus que l’IATA, qui regroupe tous les acteurs de l’aéronautique, a depuis le début de la crise donné des chiffres prévisionnels concernant la reprise attendue qui ont « énormément fluctué. Donc aujourd’hui, on ne sait pas vraiment où on en est. On sait que l’un des deux terminaux à Nice a rouvert. Ce qui peut être vu comme un point positif qui peut se traduire par une reprise progressive du trafic aérien ». Autre point positif : l’IATA avait des
(2) prévisions de retour à l’équilibre, équivalent à l’activité de 2019, en 2023. Aujourd’hui, toujours d’après l’IATA, ce retour à l’équilibre est prévu pour 2022. De son côté, la direction, par le biais d’un communiqué, confirme avoir « mis en place, depuis le début de la crise, des plans de continuité d’activité avec succès, pour nous assurer de continuer à travailler normalement et à soutenir nos clients sans interruption pendant ces moments difficiles ». Et réaffirme que « conformément aux directives gouvernementales, nous proposons depuis le 2 juin, à nos collaborateurs qui le souhaitent, de revenir sur nos sites, sur la base du volontariat » (lire par ailleurs). 1. Commission santé, sécurité et conditions de travail. 2. International Air Transport Association (Association internationale du transport aérien).