Pavillon bleu : pourquoi la Ville a changé d’avis
Dix plages raphaëloises ont reçu un label récompensant la qualité de l’eau et le cadre. La mairie s’en réjouit et accorde de l’importance à la distinction ; cela n’a pas toujours été le cas
De nouveaux drapeaux vont flotter sur le bord de mer raphaëlois cet été. Vert, orange ou rouge, comme chaque année, pour alerter sur la dangerosité d’une baignade. Mais aussi, désormais, bleu et blanc. Pour la première fois, dix plages (1) ont reçu le label national Pavillon bleu répondant à un dossier déposé par la municipalité. Une volonté d’être reconnue qui tranche avec celle des dernières années. Lorsque cette même reconnaissance, aujourd’hui portée aux nues, était considérée comme un gadget – voire une charge. À l’été 2018, Frédéric Masquelier, maire de Saint-Raphaël, justifiait par ces mots, dans nos colonnes, le refus de demander à l’association Terafir, créatrice du label, d’analyser ses plages : « La Cavem se charge déjà des contrôles hebdomadaires, selon des critères identiques. Or, le label est un service payant et coûteux [N.D.L.R. : en fonction du nombre d’habitants. Pour Saint-Raphaël, l’inscription se chiffre à 1 700 euros]. Nous n’avons aucune raison de payer deux fois le même service. » Il faut croire que ces raisons existent désormais, puisque la municipalité a engagé les démarches administratives nécessaires dès la fin de l’année 2019.
« Activer tous les vecteurs d’attractivité »
Pourquoi avoir changé d’avis ? « C’était une demande des commerçants et professionnels du secteur, répond le premier magistrat. Ils m’ont fait observer que cette distinction est très réputée nationalement et internationalement. C’est un repère pour les touristes et qu’en termes d’image, c’est important. » Si la démarche a été engagée avant la crise du Covid-19, la satisfaction d’obtenir cette certification est décuplée vu la période actuelle. « Il faut activer tous les vecteurs d’attractivité pour relancer l’économie et l’activité de la ville », poursuit-il, reprenant peu ou prou le fameux « quoiqu’il en coûte » du président Macron. L’ambition est de faire reconnaître le travail sanitaire entamé depuis plusieurs années. Déjà sous la mandature Ginesta. Au point qu’en 2017, Maurice Chabert, alors directeur du service de la protection de l’environnement, avait qualifié de « rigolade » le Pavillon bleu au regard des contrôles pointus effectués par la ville et la Cavem. En plus de ceux effectués par l’Agence régionale de santé (ARS) pour évaluer la qualité de l’eau, un des critères d’attribution (encadré ci-dessus). Si le droit de faire flotter le drapeau bleu est accordé pour une année, il est possible de « l’abaisser de façon temporaire ou permanente si un des critères n’est plus rempli », note Michel Kaidomar, conseiller municipal en charge du nautisme. Les contrôles, et les résultats quotidiens, nous permettront d’être le plus efficace possible. » Si la qualité de l’eau est un critère, d’autres aspects plus généraux entrent en compte, comme la mise à disposition de poubelles de tri sélectif, de postes d’eau potable, de rampe d’accès pour les
personnes à mobilité réduite. « S’il est connu par les Français, les étrangers se fient encore plus à ce classement. Notamment les populations nordiques très attachées à la sûreté sanitaire », argue l’élu. L’effet d’attractivité reste à vérifier, mais une chose est sûre : avec un drapeau bleu dressé en étendard, tous les voyants à la baignade seront au vert. 1. Péguière,Veillat,Arène Grosse, Boulouris, Dramont, Camp Long, Agay, Pourousset, Baumette, Anthéor.