Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Bonjour l’ambiance...

- P. J.

◗ Dans notre haut pays, et à l’orée du second tour des municipale­s, une dame voulait s’indigner dans nos colonnes de l’impéritie des autochtone­s qui feraient leurs petites affaires pour conserver le pouvoir au village, contre l’avis des nouveaux arrivants dont elle fait partie. Pour avoir vécu pendant  ans dans un bourg plutôt rustique, où de maire à maire on gérait avant tout ses intérêts de propriétai­res terriens, il y a matière à protester mais pas à rentrer en révolte. Parce que cette sorte de dévolution successora­le demeure, quoi qu’on en dise, bénie par la démocratie et les votes qu’elle suppose. Il faut ainsi se résoudre à deux options : soit s’engager dans une politique de natalité qui ne porterait ses fruits qu’à long terme ; soit prendre langue avec les gens du cru qui, pour bourrus qu’ils puissent être, savent parfois se laisser convaincre par les idées venues de « l’estranger ». A preuve, nombre de ces « rapportés » qui ont fait bouger les lignes et prospérer leurs villages où ils sont aujourd’hui parfaiteme­nt intégrés et respectés. On y revient donc inexorable­ment : se parler et essayer de se comprendre…

◗ Je ne lèche pas mon doigt de la langue du devin, mais quelque chose me dit que le conseil municipal de Draguignan annoncé ce soir à  heures (mais confiné) devrait avoir des débats surpassant un ordre du jour assez banal, qui compte notamment au menu l’attributio­n des délégation­s aux adjoints…

◗ Question d’éducation : j’ai discuté avec un ami Arabe de cette affaire de violences faites par les flics qui fait le tour du monde, à raison d’ailleurs. J’en ai aussi parlé avec un jeune policier, récemment affecté depuis son sud natal vers les terres bien moins hospitaliè­res de la région parisienne. Nous en avons déduit, peu ou prou, que le vrai problème qui nous étreint, c’est celui de l’éducation. Comme l’a très justement indiqué Olivier Marshall, ex-flic, acteur et metteur en scène, dans une récente tribune, et pour résumer, il y a des racailles et des pourris de part et d’autre de la cité. Le souci, c’est que lorsque l’inculture ronge les uns et les autres, il n’y a pas de passerelle possible entre les quartiers et les commissari­ats ou gendarmeri­es. Tout cela est évidemment résumé et superficie­l. Sinon pour s’accorder à penser que le racisme anti « keufs » (lire flic) comme la xénophobie anti basanés ne devraient rien avoir à faire par ici et ailleurs. Et si nous étions citoyens du monde, ce ne serait pas plus confortabl­e ?

◗ Soyons sincères : la crise du Covid  est un Eldorado pour beaucoup d’entreprise­s qui vont faire, en trois mois, le ménage qu’elles avaient prévu d’entreprend­re en deux ans. On va donc entrer dans le nouveau monde avec cette larmoyante litanie qui veut que baisser les salaires ; se séparer de collaborat­eurs tant aimés ; guillotine­r les plus retords n’est pas fait de gaieté de coeur mais dans le seul souci de larguer les amarres de l’Arche de Noé avec les seuls animaux susceptibl­es de sauver demain. Pour les autres, restés à terre dans la tempête, il y aura bien le Secours populaire et, à défaut, des dignités et amours-propres qu’il faudra digérer sur l’autel de regrets attristés par cette fatalité conjonctur­elle. On a presque envie de verser une larme…

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