Les policiers azuréens consternés par leur ministre
Excédés, démobilisé, écoeurés... Les policiers azuréens n’en peuvent plus des accusations sans nuance de racisme, des critiques à l’emporte-pièce émanant du show-biz et des dernières déclarations de leur ministre. Unité SGP Police suggère « un service minimum ». Le syndicat Alliance ironise : « Une pandémie disciplinaire nous guette, restez confinés. » Christophe Castaner a mis le feu aux poudres en annonçant la fin de « la prise au cou », technique d’immobilisation jugée dangereuse. Comment les policiers et les gendarmes devront procéder pour menotter un individu récalcitrant ? Mystère. L’usage généralisé du taser, le pistolet à impulsion électrique, serait suggéré. Plus risqué que l’étranglement maîtrisé, opposent les spécialistes. Le taser peut se révéler très dangereux si la personne chute sans contrôle ou si elle est cardiaque. « Que les politiques écoutent les hommes de terrain. Il n’y a pas une intervention qui se ressemble », suggère un ancien patron du Raid à Nice. « Les techniques utilisées sont éprouvées. » Les policiers sont d’autant plus amers qu’ils ont le sentiment d’être présumés coupables à la moindre intervention. Christophe Castaner évoquant, lundi, « la suspension systématiquement envisagée en cas de soupçon avéré de racisme [sic] » a provoqué un tollé. « On bafoue nos droits et la présomption d’innocence », s’insurge Karine Jouglas, secrétaire d’Alliance dans les AlpesMaritimes. « Les policiers ne comprennent pas pourquoi le gouvernement réagit dans la précipitation après une manifestation de personnes alors que plus de % de la population ont confiance en la police. Beaucoup de ceux qui nous critiquent ignorent la réalité de notre métier, la détresse des habitants des cités qui subissent la délinquance au quotidien. » Les policiers ont l’impression d’être lâchés, sacrifiés comme si le pouvoir redoutait pardessus tout une explosion des quartiers dits « sensibles ». Karine Jouglas rappelle que la police est, de plus en plus, composée d’hommes et de femmes de toutes origines, de toutes confessions. Quelle que soit leur origine, ils subissent, selon la policière, un nombre croissant d’agressions, d’outrages, de provocations... lors des à interventions quotidiennes dans les Alpes-Maritimes. « Les dérapages de collègues sont rares. Ils donnent lieu à des sanctions exemplaires », affirme Karine Jouglas : « J’encourage les donneurs de leçons à s’engager au service des autres comme le font les policiers jour et nuit. »