Huis clos aérien pas comme les autres
Série de science-fiction postapocalyptique belge produite par Netflix, Into The Night surfe sur la vague de la fin du monde. Une série courte – six épisodes – mais novatrice dans sa narration
Si vous souhaitez passer une soirée plutôt tranquille, sans être brusqué ni faire monter votre rythme cardiaque, on vous conseille d’éviter la dernière production de nos voisins belges. Pas de temps à perdre. C’est un peu l’idée qui émerge des premières minutes de Into The Night ,la première production belge produite par Netflix. À l’instar du film apocalyptique World War Z avec Brad Pitt, le monde s’écroule rapidement sous nos yeux et rien ne semble pouvoir arrêter le chaos. Ici, pas de virus ou de zombies mais l’idée qu’il faut absolument fuir les rayons du soleil car ceuxci sont devenus mortels. C’est en tout cas l’idée farfelue défendue par ce militaire de l’OTAN qui pénètre de force et armé dans un avion censé voler de nuit entre Bruxelles et Moscou. Pour survivre, il faut voler vers l’ouest et donc rester dans l’obscurité. Une course contre le soleil unique en son genre.
Inspirée d’un roman numérique polonais
S’ouvre alors un huis clos aérien entre quelques membres d’équipage et une poignée de passagers de diverses nationalités. Le premier épisode, qui installe le cadre et l’intrigue, dépote. Il faut aller vite sans pour autant perdre le téléspectateur en route. C’est un sacré défi que la série réussit plutôt bien malgré un casting qui aurait mérité un peu plus d’épaisseur. Inspirée d’un roman numérique polonais totalement inconnu, Starosc Aksolotla, de Jacek Dukaj, Into The Night passe plutôt bien son examen cathodique. Le climat anxiogène est rapidement mis en place et la situation devient incontrôlable, épisode après épisode. Ça aurait facilement pu partir dans tous les sens mais les scénaristes ont réussi à trouver leur vitesse de croisière, grâce notamment au procédé des flashback qui permet un retour en arrière dans la vie de chaque personnage. Une narration déjà aperçue dans Lost et qui permet de donner de l’épaisseur à chaque protagoniste. Car, comme dans tous huis clos, des alliances voient le jour, des unions de circonstances avec comme unique leitmotiv la survie. Évidemment, comme dans toute nouveauté, tout n’est pas parfait. Le son et le mixage rendent parfois les dialogues difficilement compréhensibles, c’est aussi ça d’avoir un casting cosmopolite où se côtoient Russes, Belges, Turcs, Flamands, Marocains et Italiens et d’avoir choisi le pari de faire parler tout le monde... en Français. Le projet était ambitieux et connaît logiquement des petits couacs que l’on pardonne malgré tout. Au vrai, difficile d’en vouloir à une série qui tente quelque chose. Il faut l’avouer, les six épisodes s’engloutissent assez rapidement. Concrètement, on a envie de savoir où les showrunners souhaitent nous emmener.
Rebondissements à chaque épisode
Surtout que les scénaristes ont réussi le luxe de greffer à l’intrigue principale des rebondissements secondaires à chaque épisode. Entre rebondissements permanents et rythme soutenu, Into The Night avance avec un gros braquet. Même la fin de la première saison, volontairement ouverte, laisse la porte entrouverte pour une suite. Une saison deux est-elle prévue, du coup ? C’est possible à en croire l’un des deux réalisateurs flamands, Dirk Verheye, dans le magazine belge Ciné Télé Revue : « Plusieurs saisons sont possibles!» lance-t-il. De son côté, le créateur Jason George, après avoir rappelé que l’histoire de Into The Night est basée sur une page du début du roman du Polonais Jacek Dukaj, ouvre également la porte à une suite rappelant que « le livre nous transporte si loin dans l’avenir que ses protagonistes bénéficient d’une technologie que nous n’avons pas encore. Et l’une des choses les plus importantes à mes yeux, c’est que tout semble réel ». Surtout, le thème de la série rappelle à quel point nous sommes devenus friands des séries apocalyptiques à l’image des succès récents de Walking Dead, La Guerre des mondes ou encore L’Effondrement.
Une saison est-elle prévue ?