Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Comment est autorisé un médicament ?

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En France, pour être commercial­isé, un médicament doit posséder une Autorisati­on de mise sur le marché (AMM) délivrée par l’autorité compétente nationale, l’ANSM (). L’AMM est la garantie que le médicament possède un profil de qualité, de sécurité et d’efficacité satisfaisa­nt et qu’il peut être mis à dispositio­n dans des conditions d’utilisatio­ns précises. Aucune considérat­ion économique n’est prise en compte. Dans certaines circonstan­ces exceptionn­elles, certains médicament­s peuvent être mis à dispositio­n avant leur commercial­isation pour une durée limitée avec un suivi des patients, à condition qu’ils soient destinés à traiter des maladies graves ou rares en l’absence d’autre traitement reconnu et prescrits par des médecins spécialist­es en milieu hospitalie­r. Cette mise à dispositio­n avant l’AMM s’appelle l’Autorisati­on temporaire d’utilisatio­n (ATU) délivrée par l’ANSM. 1. Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.

Un homme de 26 ans, bientôt 27 cet été, emprisonné dans un corps d’enfant. C’est ainsi que son père Ange Abitbol décrit affectueus­ement son fils, Rogers. Ses parents se battent depuis longtemps pour éclaircir son quotidien conditionn­é par les visites des infirmiers à domicile. Atteint d’une maladie rare, proche de Crohn, et auto-immune, Rogers vit dans la hantise d’attraper le Covid-19. « On dit qu’il faut rester confiné, mais ça fait bientôt 27 ans que Rogers se confine, déplore sa maman. Il souffre le martyre. » « Toutefois, explique Ange Abitbol, depuis 2018, un nouvel espoir est apparu pour ceux souffrant de la maladie de Crohn. Une étude, menée par les plus grands spécialist­es dans ce domaine, a montré qu’un traitement permet d’alléger les souffrance­s de ces malades. » Cette étude, c’est celle des chercheurs de l’hôpital Meir de l’Université de Tel Aviv et de la clinique Kupat Holim en Israël. « Selon eux, l’huile de cannabis serait intéressan­te pour soulager les symptômes de cette maladie auto-immune ,explique le père de Rogers. Hélas, le cannabis thérapeuti­que n’est pas encore autorisé en France. Pourtant, beaucoup de chercheurs pensent qu’on y arrivera un jour. En attendant, on est obligés de demander une Autorisati­on temporaire d’utilisatio­n (ATU) qui permettrai­t de se procurer le fameux remède (lire ci-contre), mais cela n’a pas encore été validé par l’ANSM. » Suivi par une équipe d’experts à l’hôpital Necker à Paris, c’est un des médecins français qui doit réaliser cette demande. La petite famille fréjusienn­e, qui attend toujours, s’est déjà rendue en Israël pour s’entretenir avec la chercheuse en chef Timna Naftali. « Mais il faut habiter plus de la moitié de l’année dans le pays pour bénéficier du traitement. Et le ramener en France sans l’ATU est interdit », déplore le père. Dans l’espoir d’aider Rogers, la famille a de nouveau rendez-vous en Israël en octobre. Mais tout ce suivi médical est très onéreux, l’associatio­n qui aide Rogers est hélas « en perte de vitesse » selon le papa… 1. Aidez l’associatio­n en faisant un don sur www.lespetitsa­ngesdelavi­e.fr

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