Marcel Le Bihan, pilote et héros du village
Il y a 80 ans, le 15 juin 1940, vers 12 h 30, l’avion du second-maître pilote de l’aéronautique navale Marcel Le Bihan s’écrasait dans la colline, au bout du chemin des Bréguières, après un combat aérien contre des avions italiens. Le jeune homme décédait peu après, à l’hôpital de Brignoles. Il avait 24 ans. Les associations patriotiques, les anciens combattants, le Souvenir français et les médaillés militaires se sont réunis lundi 15 juin devant le mémorial inauguré le 18 juin 2000, en présence des deux soeurs du pilote breton. Cette stèle marque l’endroit du crash et les associations patriotiques en ont célébré le 80e anniversaire en présence de la conseillère départementale Jessica Hoet.
Les faits historiques
Le 15 juin 1940, vers midi, sur la base de Cuers, une trentaine d’avions italiens, qui viennent bombarder Toulon sont signalés, l’alerte est donnée et les neuf avions français disponibles (Bloc151) décollent pour intercepter les Italiens. Parmi ces pilotes, Marcel Le Bihan qui, avec trois autres pilotes, décolle en dernier, au moment où les Italiens sont au-dessus du terrain. Ils sont mitraillés. Le Bihan réussit à décoller. Bien que son avion soit touché, moteur en feu, il gagne de l’altitude, mais n’ayant plus les moyens de continuer le combat, il se jette volontairement contre un de ses adversaires, le coupant en deux. L’Italien va s’écraser entre Rocbaron et Cuers et trouve la mort. L’avion de Le Bihan, déchiqueté, s’écrase. Le pilote semble indemne et un jeune garçon le conduit au village d’où il est transporté à l’hôpital de Brignoles. Malheureusement, il meurt quelques heures plus tard, les médecins constateront qu’il a les poumons remplis de sang à cause d’une hémorragie interne due sans doute à la manoeuvre de redressement de l’avion et au choc du crash. Dans les débris de l’appareil de Le Bihan, on découvrit, encastrés dans l’armature, le longeron et une partie du plan portant les couleurs de l’adversaire. L’escadrille AC3 a perdu deux pilotes, six avions ont été détruits, mais dans ce combat, l’ennemi pourtant supérieur en nombre, a perdu une vingtaine d’avions et n’a pu poursuivre son raid.