Samsic Emploi : « On sent des freins partout... Il y a une forme d’attentisme »
Un peu contre toute attente, l’agence dracénoise Samsic Emploi – qui prend habituellement une centaine d’intérimaires sous son aile –, a connu une hausse sensible d’activité pendant la période de confinement. Actuellement, les choses sont en phase de stabilisation.
Une activité en hausse de % pendant le confinement
« Nous avons eu une explosion de la demande, avec un volume d’activités en hausse de 40 % », assure Gilles Cavallari, président du groupe Samsic Emploi sur le territoire national. Un bond qui peut surprendre, mais qui s’explique par plusieurs raisons. Si l’agence se veut généraliste, elle est axée autour de domaines d’activité qui sont montés en tension pendant la crise. « Notamment dans le secteur du transport et de la logistique. Nous avons pu faire travailler tous ces héros qui ont permis à la France entière de continuer à se nourrir. » Mais aussi dans le domaine environnemental, « dans la gestion des déchets principalement. » Sans oublier celui de la grande distribution. « Les gens se sont rués sur Internet pour faire leurs courses. La demande en matière de drive a littéralement explosé. » L’agence dracénoise a également été sollicitée dans le secteur médical (infirmières, aides soignantes en vacation) ou celui des services à la personne. « Nous avons aussi eu des demandes pour des remplacements de salariés permanents, liés notamment aux gardes d’enfants. » En revanche, d’autres domaines ont connu une baisse d’activité sensible, à l’image du BTP.
S’adapter à la crise
Toujours est-il que comme partout, il a fallu s’adapter à cette situation inédite. « Pour nous, le plus compliqué pendant le confinement a été la mise en place du télétravail, souligne Magalie Leroy, responsable de l’agence locale. On effectuait nos recrutements en visio, et ça n’a rien d’évident sans contact direct. D’autant qu’il a fallu gérer beaucoup de demandes rapidement, avec l’apparition de nouveaux clients liés à la crise. » Pas simple, mais le défi est relevé. « L’équipe a réussi un challenge énorme, abonde le président du groupe. Le choc social a été tel qu’il nous a contraints à redistribuer les cartes. La mise en place du confinement a été brusque. Il nous a fallu nous redéployer rapidement pour faire face à un volume de candidats considérable, tout en mettant en place les outils numériques adéquats. » Désormais, si la situation semble se stabiliser, pas évident pour autant de voir clair dans l’avenir. « Pour l’heure, on vit un peu au jour le jour, poursuit Magalie. Tous les secteurs ont du mal à reprendre une activité normale. C’est une période particulière, en dents de scie. Ça n’a rien à voir avec les autres années. D’autant plus à l’approche de la saison estivale. Que ce soient pour les campings, les restaurants... on sent des freins partout. Personne n’arrive à se projeter. Tous ne savent pas trop comment la situation va évoluer dans les jours à venir. » Et Gilles Cavallari d’appuyer ces propos : « L’ensemble des acteurs économiques de la région s’interrogent sur le déroulé de la saison estivale. Après une période d’arrêt complet, je pense que les gens sont extrêmement prudents et hésitent pour certains à retourner au restaurant, par exemple. On est beaucoup dans l’émotionnel. Les curseurs et les éléments de suivi d’activités ont été complètement déréglés. Ce manque de visibilité créé une forme d’attentisme. » Actuellement, l’activité de l’agence connaît une phase de transition. « On est sur un tassement. Notre activité est légèrement en deçà de ce qu’elle était pendant le confinement. Et en même temps, à l’approche de l’été, la demande saisonnière redémarre progressivement. On est donc dans une phase plus ou moins stable » Mais l’équilibre est fragile.