Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Pour l’anecdote

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Les Tropéziens espions du Roi

Pendant l’occupation des îles de Lérins par les troupes espagnoles, Nicolas de l’Hospital, duc de Vitry, maréchal de France et gouverneur de Provence, demande au conseil de la communauté de Saint-Tropez d’effectuer des missions d’espionnage pour le Roi. Dès juillet , Pierre Veyrane avec  mariniers doit : « pourter un paquet du mareschal au consul de la nation françayse à Livourne, ainsi que des informatio­ns et pour voyr et visitter l’armée des ennemis ». Quelques semaines plus tard, le patron Jean Magne est envoyé à Arezzo pour « s’aller emprunter de ce que fezont l’armée d’Espaigne ». Mais une partie de la mission reste secrète car le marin, pour se faire rembourser son déplacemen­t, se contente de dire qu’il a voyagé : « pour les asfères de Sa Magesté et du pays ».

Des tonneaux en temps de guerre ?

Les Tropéziens doivent approvisio­nner les troupes françaises chargés de la reprise des îles en toutes sortes de denrées alimentair­es, armes, etc. Il leur est également demandé de fournir des tonneaux. La communauté achète plus d’une centaine

de boutes, mot provençal pour tonneaux, aux particulie­rs de la ville et les convoient sur le front. Fréjus aussi est sollicité avec une réclamatio­n de sept cent tonneaux et, il est certain, que biens d’autres villes de la côte provençale ont dû trouver et apporter des boutes. Ces grands contenants en bois étaient utilisés «pourenfair­ede retranchem­ent aux isles Sainte-Marguerite ». Ces tonneaux se retrouvaie­nt donc en première ligne pour permettre aux soldats de se protéger des tirs ennemis. Ils servaient de ligne de front mobile que l’on déplaçait à volonté.

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