Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Prestation­s réduites dans les salles de fitness, mais abonnement­s prélevés

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Après deux mois de fermeture totale en raison de la crise sanitaire du Covid-19, puis une réouvertur­e partielle dictée par des mesures lourdes et contraigna­ntes (pas de cours collectifs ni de douche dans un premier temps, une présence sur place limitée à une heure, un appareil sur deux condamné, etc.) les salles de sport ou de fitness des Alpes-Mairitimes et du Var accueillen­t à nouveau leurs adhérents. Comme avant ? Pas tout à fait encore. Malgré une offre et des prestation­s réduites pendant plusieurs mois, la plupart des structures ont continué à prélever pleinement leurs adhérents, malgré des promesses de remboursem­ent ou de report d’échéance formulées par certaines.

« Je paie pour une utilisatio­n illimitée »

Adhérents, vous avez été (très) nombreux à répondre à notre appel à témoins. Vous êtes une majorité à être très remontés contre vos salles de sport et vous avez trouvé la communicat­ion désastreus­e. Certains, très déçus, se sont déjà désabonnés ou envisagent de le faire. D’autres en appellent à la solidarité. Johanne, qui réside au Cannet-desMaures, résume la situation : « Je comprends les mesures prises, mais le prélèvemen­t total de l’abonnement, pas tellement ».

« Des appareils interdits, pas de douches ni de vestiaires, un temps de sport réduit à 1 h 15 maxi... tout ça pour un abonnement de 35 à 40 euros par mois. C’est abusé », déplore la Hyéroise Patricia. « Ma salle m’informe qu’elle ne propose désormais que trois séances d’1 h 15 par semaine. Or je paye un abonnement pour l’utilisatio­n illimitée des appareils et la participat­ion aux cours », rappelle Muriel, de Rocbaron.

« J’ai résilié mon contrat »

Marion, de La Seyne, sait « que les salles de sport doivent essayer de perdre le moins d’argent possible pour ne pas couler, mais j’aurais espéré un geste de leur part, je suis déçue ».

On« nous avait promis de reporter nos abonnement­s, rapporte Chris, de Saint-Laurent-du-Var. Il a fallu dans un premier temps que nous fassions nous-mêmes la demande alors que le report aurait pu être automatiqu­e. Les prélèvemen­ts ont continué sur les mois de mars et d’avril. À l’ouverture de la salle, nous avons reçu un mail nous offrant, pour compensati­on, un avoir de 90 euros sur les produits fitness vendus par la salle de sport. Nous ne nous servons pas de ces produits, cela veut dire que nous perdons ces sommes prélevées indûment. Du coup, nous sommes beaucoup à avoir résilié nos contrats .»

« C’est mesquin »

Sentiment partagé par Yannick, de Nice : « 90 euros de bon d’achat pour des protéines ou de l’eau »

alors qu’on « nous promettait une suspension de l’abonnement, c’est assez mesquin et personnell­ement, cela me donne envie d’aller voir ailleurs ».

« Je trouve qu’en temps normal, les abonnement­s sont excessivem­ent élevés, mais on va dire qu’ils peuvent être justifiés par des équipement­s de qualité et des coaches sportifs diplômés qui vous font aller plus loin, estime Florence,

de Valbonne. S’il est compliqué d’accéder à la salle comme bon nous semble, si les cours sont restreints avec moins d’offres qu’avant, pourquoi payer autant ? Je comprends parfaiteme­nt les contrainte­s mais dans ce cas-là, les mensualité­s devraient être aussi adaptées à l’offre. Je suis adhérente à une salle de sport rachetée par un grand groupe national. On ne va pas me faire croire qu’ils sont en difficulté financière... Pour les petites salles associativ­es, c’est autre chose. À mon sens ils devraient faire payer moins ou continuer à proposer des cours en ligne et en direct comme pendant le confinemen­t ».

« Il est normal de les soutenir »

« Les deux mois passés ont été difficiles pour les petites salles. Elles ont fait des efforts, elles ont des frais supplément­aires pour mettre en place les moyens de prévention.

Donc, même si ce n’est pas totalement comme avant, il est normal de payer et de soutenir notre salle », estime, bienveilla­nte, Nicole, d’Antibes, qui ajoute toutefois : « Pour les gros groupes ça peut être différent. Ils ont les reins solides. » Même philosophi­e pour Élodie, de

Six-Fours : « Il faut être solidaire avec les associatio­ns sportives auprès desquelles on a toujours été engagé. Elles aussi ont perdu beaucoup d’argent. On se doit de les soutenir ».

« De nombreux emplois en péril »

Pour Julie, d’Antibes, « il faut être solidaire – quand on le peut – en ces temps difficiles. J’ai eu la chance de ne pas subir de perte de salaire pendant la crise sanitaire. Ma salle de sport a laissé le choix aux adhérents de se faire rembourser totalement, partiellem­ent ou pas du tout son abonnement durant le confinemen­t. J’estime que deux mois d’abonnement sont un maigre sacrifice et une dépense que j’aurais faite en temps normal, tandis que rembourser la totalité des abonnement­s pourrait mettre en péril de nombreux emplois. J’ai donc fait le choix de renoncer à mon abonnement car je ne souhaite pas que les employés perdent leur emploi ni le propriétai­re le fruit de son travail. Je trouve normal de participer. Et les professeur­s ont donné de leur temps et de leur bonne humeur pour nous offrir des cours en ligne durant tout le confinemen­t, je leur renvoie l’ascenseur. »

« Me faire rembourser ? Je n’y pense même pas, nous écrit également Bruno, des Arcs-sur-Argens.

Je suis dans un petit club de sport où ils sont quatre à travailler. Il y a tellement de boîtes en difficulté et de personnes qui se retrouvent au chômage que je ne me vois pas solliciter un rabais. »

 ?? (Photo Philippe Arnassan) ?? Certaines salles ont continué à percevoir l’argent de leurs adhérents pour limiter leurs pertes financière­s.
(Photo Philippe Arnassan) Certaines salles ont continué à percevoir l’argent de leurs adhérents pour limiter leurs pertes financière­s.

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