J. Politi : « Nous voulons changer de gouvernance »
Jacques Politi a rallié à sa liste William Seemuller et Chantal Portuese et met en avant, notamment, la collégialité et l’écoute de l’équipe
Voilà un peu plus de trois mois Jacques Politi arrivait second du premier tour de l’élection municipale. Une crise sanitaire plus tard, l’ancien maire se présentera devant les électeurs le 28 juin avec une nouvelle équipe qui réunit autour de lui deux autres candidats, William Seemuller et Chantal Portuese. C’est d’ailleurs en leur présence que Jacques Politi (liste Hyères tout naturellement) nous a reçus dans sa permanence. L’occasion de revenir sur cet entre-deux tours d’une longueur inédite, la crise ou encore le projet de campagne présenté aux Hyérois. Rappelons que ce second tour opposera le maire sortant Jean-Pierre Giran à Yves Kbaïer et Jacques Politi.
Comment analysez-vous le premier tour du mars ?
Jacques Politi : Je dirais que nous avons réussi tous les trois à faire mentir les sondages (). On peut observer que les maires des communes limitrophes ont été plébiscités, ce qui n’est pas le cas à Hyères. Deux tiers des électeurs ne sont pas satisfaits du bilan du maire sortant. De façon optimiste, je dirais que la dynamique est de notre côté.
Le mars la participation a été de % seulement. Sera-t-elle l’arbitre du second tour ?
Je pense qu’il y aura plus de votants même si une partie de l’électorat a encore peur, notamment le e âge. Mais cela pénalisera tout le monde. Le maire élu n’aura pas à rougir de cette élection.
La fusion avec les listes de William Seemuller et de Chantal Portuese a donné un nouvel élan à votre campagne ?
Nous avons certes trois sensibilités différentes mais qui sont au service d’un seul but : servir les Hyérois et les Hyéroises. La fusion entre nos équipes s’est faite très naturellement.
Justement vous représentez trois sensibilités différentes, ce que vous reprochent certains. Cela peut fonctionner ?
Bien entendu ! Cela fonctionne grâce à ça (dit-il, en montrant le programme de second tour, où les trois candidats figurent en première page, ndlr). C’est un projet que nous avons mis peu de temps à mettre au point. Cela veut dire qu’il n’y a pas eu beaucoup de discussions. Vous savez, il n’y avait pas beaucoup de différences entre nos trois projets.
Cette fusion n’est pas motivée par un esprit de revanche ?
Quel esprit de revanche ? On voit une ville qui souffre, on a envie que cela s’arrête. Tous les trois nous n’adhérons qu’à un seul parti : Hyères. Il ne faut pas confondre les élections. Quand on parlera d’élections départementale, régionale, législative ou nationale, ce sera différent.
Vous avez signé le Pacte pour la transition. Depuis la fusion, il y a un engagement très
environnemental…
Nous n’avons pas eu à nous forcer. Peut-être William (Seemuller), de par certains de ses colistiers, portait plus cette image de défense de l’environnement. Mais avec Chantal (Portuese), nous l’avions aussi mise en avant.
Ces dernières semaines ont été marquées par la crise sanitaire. A-t-elle modifié certains points de votre programme ?
Pendant ce confinement inédit, nous n’étions plus gênés par les voitures, nous entendions les oiseaux… On retrouvait la campagne dans la ville. Cela nous a renforcés dans nos certitudes et dans l’idée que l’environnement est un droit auquel les Hyérois peuvent aspirer.
Au niveau local, quelles leçons retenez-vous de cette situation ?
Elle peut se reproduire. Notre rôle est de faire en sorte d’anticiper les risques sanitaires au même titre que les risques naturels. Il faudra que nous soyons prêts. Il y a eu une sorte d’union municipale pendant cette période. Nous avons soutenu l’action du maire qui mettait à exécution les directives de l’État. Nous avons aussi oeuvré pour un certain nombre d’actions. Nous avons été force de propositions.
Votre première décision si vous êtes élu ?
La révision du Plan local d’urbanisme (lire par ailleurs) et ensuite réunir le personnel en leur expliquant ce que l’on attend d’eux. Ce sera de la chasse aux compétences (sous-entendu « non aux sorcières » comme il l’avait déjà expliqué dans les colonnes de Var-matin le mars). Nos priorités seront la propreté de la ville et la sécurité.
Quel sera le choix des électeurs le juin ?
Les Hyérois auront un choix binaire à faire entre le maire sortant et nous. J’enlève la candidature de M. Kbaïer qui est plus politique (il est soutenu par le RN, ndlr). Il (le maire sortant, ndlr) propose, de par le PLU voté en , de faire de Hyères une ville dortoir à habitants
() où l’économie est éludée. Pour nous, la priorité est tout autre. On peut, par raccourci, dire que nous sommes contre les logements sociaux, mais ce n’est pas le cas. Nous sommes conscients que les Hyérois ont besoin de se loger à Hyères. S’ils y habitent, leurs enfants iront à l’école et on ne fermera plus de classe. Par ailleurs, leurs parents consommeront sur place et cela relancera l’économie. Il y a logements que nous proposons de rouvrir et de faire gérer par le biais d’une société d’économie mixte (...). Et nous voulons changer la gouvernance. Elle est autocratique, nous la voulons collégiale. Et ce n’est pas un vain mot. Par ailleurs, nous sommes choqués qu’il n’y ait pas eu de conseil depuis le novembre. Je le prends comme un refus de dialogue. C’est un mépris de l’opposition et de l’opinion publique.
Comment faites-vous campagne dans ce contexte inédit ?
Nous distribuons notre projet commun. Nous battons le pavé, allons dans tous les quartiers, discutons avec les habitants parce que nous sommes dans le dialogue et dans l’écoute. Toutes les requêtes permettront d’enrichir notre gouvernance. Nous ferons un meeting le mercredi juin à heures à l’espace (capacité limitée à environ personnes, ndlr).
Quels sont les arguments qui pourraient engager les électeurs à voter pour vous le juin ?
Nous voulons arrêter le béton. Est-ce que les Hyérois aiment la barre d’immeubles aux Salins ? Nous voulons protéger notre richesse foncière. Second point, nous voulons une ville sûre. Avec plus de véhicules de patrouille de la police municipale la nuit. Enfin, la gouvernance et l’écoute. Nous aurons tous les trois des bureaux voisins et ils seront au rez-dechaussée. Ils seront ouverts aux Hyérois. Sans eux, nous ne pourrons pas avancer. 1. Allusion au sondage Ifop Fiducial pour Var-matin publié le 7 mars qui plaçait Jacques Politi à 13 %, William Seemuller à 7 % et Chantal Portuese à 3 % Voir par ailleurs les résultats du premier tour. 2. Chiffre qui est l’objet de vifs débats entre le maire Jean-Pierre Giran et ses opposants, notamment en conseil municipal.
Demain dans Var-matin l’interview de Jean-Pierre Giran