Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Quelles suites pour les idées des  ?

- de MICHÈLE COTTA Journalist­e et écrivain edito@nicematin.fr

Dans les propositio­ns soumises hier au président de la République par la Convention citoyenne sur le climat, beaucoup sont nécessaire­s et devraient être appliquées sans difficulté dès aujourd’hui. D’autres sont intéressan­tes, à condition d’en préciser les conséquenc­es. Et enfin, le flou le plus opaque pèse sur leur financemen­t, même si, in extremis, samedi, les  citoyens tirés au sort pour former la Commission ont retiré de leur liste, avant de la faire remonter à l’Élysée, la plus extrême de leur recommanda­tion : la réduction du temps de travail de  à  heures hebdomadai­res sans baisse de salaire. Au moment où Emmanuel Macron vient de dire qu’il faudra sans doute, pour résoudre la crise, travailler davantage, la propositio­n aurait pu être prise comme une provocatio­n. En réalité, beaucoup des conclusion­s de la Commission, la plupart même, pourraient bien se révéler comme autant de pièges pour Emmanuel Macron - et pour la France au moment crucial de la sortie de crise. Prenons la réduction à  km/h de la vitesse sur les autoroutes. Après tout, c’est la vitesse à laquelle se soumettent les automobili­stes sur les mêmes routes aux États-Unis. Il n’empêche. On se rappelle encore la rébellion qui s’était emparée de tout le pays au moment où Édouard Philippe a imposé les  km/h sur les routes départemen­tales. La taxe carbone ? Souvenons-nous des « gilets jaunes ». L’interdicti­on de construire de nouveaux aéroports, la volonté de contrer les effets « néfastes » du transport aérien ? Certes, mais l’aéronautiq­ue est une des ressources essentiell­es de la France. Développer des investisse­ments vers des projets verts, innovants, pourquoi pas, mais si cela passe par une forte contributi­on des entreprise­s, il faudra sérieuseme­nt en convaincre leurs dirigeants, au moment où le Covid les a condamnés à se serrer la ceinture. Appeler à modérer la consommati­on, pourquoi pas, mais faut-il le faire au moment où celle-ci est la clef de la reprise ? Quant au référendum proposé par la Convention pour modifier le préambule de la Constituti­on ainsi que son premier article, ou enfin pour la définition dans le droit français d’un crime d’écocide, outre que le côté punitif de ces mesures est clair, on sait trop ce qu’il advient des référendum­s en France : les électeurs ont davantage tendance à voter contre le pouvoir que pour les textes présentés. Les  ont fait leur travail. Au Président de faire le reste. Avec cette interrogat­ion : par peur de l’avenir, faut-il regarder dans le rétroviseu­r ?

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