Quelles suites pour les idées des ?
Dans les propositions soumises hier au président de la République par la Convention citoyenne sur le climat, beaucoup sont nécessaires et devraient être appliquées sans difficulté dès aujourd’hui. D’autres sont intéressantes, à condition d’en préciser les conséquences. Et enfin, le flou le plus opaque pèse sur leur financement, même si, in extremis, samedi, les citoyens tirés au sort pour former la Commission ont retiré de leur liste, avant de la faire remonter à l’Élysée, la plus extrême de leur recommandation : la réduction du temps de travail de à heures hebdomadaires sans baisse de salaire. Au moment où Emmanuel Macron vient de dire qu’il faudra sans doute, pour résoudre la crise, travailler davantage, la proposition aurait pu être prise comme une provocation. En réalité, beaucoup des conclusions de la Commission, la plupart même, pourraient bien se révéler comme autant de pièges pour Emmanuel Macron - et pour la France au moment crucial de la sortie de crise. Prenons la réduction à km/h de la vitesse sur les autoroutes. Après tout, c’est la vitesse à laquelle se soumettent les automobilistes sur les mêmes routes aux États-Unis. Il n’empêche. On se rappelle encore la rébellion qui s’était emparée de tout le pays au moment où Édouard Philippe a imposé les km/h sur les routes départementales. La taxe carbone ? Souvenons-nous des « gilets jaunes ». L’interdiction de construire de nouveaux aéroports, la volonté de contrer les effets « néfastes » du transport aérien ? Certes, mais l’aéronautique est une des ressources essentielles de la France. Développer des investissements vers des projets verts, innovants, pourquoi pas, mais si cela passe par une forte contribution des entreprises, il faudra sérieusement en convaincre leurs dirigeants, au moment où le Covid les a condamnés à se serrer la ceinture. Appeler à modérer la consommation, pourquoi pas, mais faut-il le faire au moment où celle-ci est la clef de la reprise ? Quant au référendum proposé par la Convention pour modifier le préambule de la Constitution ainsi que son premier article, ou enfin pour la définition dans le droit français d’un crime d’écocide, outre que le côté punitif de ces mesures est clair, on sait trop ce qu’il advient des référendums en France : les électeurs ont davantage tendance à voter contre le pouvoir que pour les textes présentés. Les ont fait leur travail. Au Président de faire le reste. Avec cette interrogation : par peur de l’avenir, faut-il regarder dans le rétroviseur ?