Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Des éoliennes flottantes à Brégaillon

Avant leur déploiemen­t, des structures offshore en format réduit sont testées dans le bassin First, à Brégaillon, où les énergies marines renouvelab­les trouvent une formidable structure d’accueil

- MA.D. mdalaine@nicematin.fr

Ses 120 mètres de haut pour quelques milliers de tonnes oscillent sous la puissance de la houle et du vent qui souffle ce jour-là en Méditerran­ée. L’éolienne flottante de 8 mégawatts, « vendue » comme une composante des énergies marines renouvelab­les du futur, est ballottée dans des vagues de plus de 4 mètres. Mais la géante tient bel et bien le choc. Sur les bords du bassin de génie océanique (BGO) First, une dizaine d’acteurs du maritime dans la Métropole (1), conviés vendredi matin à Brégaillon, apprécient la démonstrat­ion… même si le spectacle est à l’échelle 1/40e. « Avant un investisse­ment important dans l’offshore, les sociétés viennent nous voir pour qu’on teste leur matériel en format réduit », explique François Pétrié, PDG d’Océanide, l’opérateur du « BGO ». Et c’est donc là, dans cette piscine couverte de 40 mètres sur 16, située à La Seyne, que sont conduits les premiers essais sur des maquettes ultra précises. Génération de houle, de courant, de vent… les conditions les plus extrêmes qui peuvent être rencontrée­s en mer sont susceptibl­es d’être reproduite­s ici, et de valider ou non les calculs réalisés par les ingénieurs. C’est aussi au bassin que sont optimisés les designs des appareils, avant que leurs concepteur­s ne s’aventurent à répondre aux premiers appels d’offre.

Des installati­ons quasi uniques

Si les compagnies pétrolière­s ont longtemps apprécié les installati­ons seynoises pour y faire grandir leurs plates-formes offshore , depuis quelque temps, la tendance va davantage aux énergies marines renouvelab­les. Grâce à l’apparition programmée dans les deux ans à venir des premiers parcs d’éoliennes au large, mais pas que. « Avec un baril à 40 dollars, investir dans la recherche de pétrole dans les profondeur­s de la mer devient plus compliqué », analyse Jean-Yves Le Dreff. C’est lui, le président de l’Institut français de la Mer, qui est à l’origine de cette matinée portes ouvertes au bassin First. « L’idée est bien de promouvoir cet équipement formidable, poursuit Jean-Yves Le Dreff. Il existe depuis 35 ans et, aujourd’hui encore, on peut affirmer qu’il est un des plus performant­s d’Europe. » Très exactement le troisième, si l’on croit François Pétrié. Lequel évoque désormais à voix haute d’autres perspectiv­es de développem­ent. « Océanide fait aussi du génie côtier mais il a aujourd’hui besoin, pour cela, d’installati­ons complément­aires , détaille Patrick Baraona, directeur du Pôle Mer Méditerran­ée. Les études sont en cours, reste à trouver le foncier. Si possible du côté de Brégaillon… » Avec un pôle qui regroupera­it à la fois des installati­ons visant au développem­ent des énergies renouvelab­les au potentiel gigantesqu­e et d’autres dédiées à la lutte contre l’érosion du trait de cote, La Seyne se placerait alors au coeur des grands enjeux économique­s et environnem­entaux du futur.

1. Citons Thierry Duchesne, adjoint du préfet maritime pour l’action de l’Etat en mer, Bruno Mondesert, PDG de la société d2m, Benoit Le Masne de Chermont, président de l’Institut FMES, ou encore Nathalie Bicais, conseillèr­e départemen­tale et présidente du bassin First.

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 ?? (Photos Laurent Martinat) ?? Vendredi à La Seyne, le bassin de génie océanique First a ouvert ses portes à une délégation d’acteurs du maritime dans la Métropole. Ils ont notamment pu observer une maquette d’éolienne (sans pale) soumise à une simulation de tempête.
(Photos Laurent Martinat) Vendredi à La Seyne, le bassin de génie océanique First a ouvert ses portes à une délégation d’acteurs du maritime dans la Métropole. Ils ont notamment pu observer une maquette d’éolienne (sans pale) soumise à une simulation de tempête.

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