Var-Matin (La Seyne / Sanary)

« Quand on veut quelque chose et que se donne les moyens, on peut le faire » l’on

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Une fois la cérémonie de passation de commandeme­nt terminée, une série de discours a salué l’engagement du colonel Cottin et les qualités de l’homme. Tout aussi poignants, les mots du 20e chef de corps de l’UIISC7 ont résonné haut et fort au camp Couderc (il ne refranchir­a pas les portes avant deux ans). L’officier, la gorge parfois serrée, revenait avec une grande émotion sur ses deux ans de commandeme­nt. Il remerciait l’ensemble des personnels, les élus, ses supérieurs, les corps institutio­nnels… et sa femme. Il a bien voulu répondre à nos questions avant son départ dans la soirée sous une haie d’honneur.

Malgré un contexte particulie­r ces derniers mois, avez-vous le sentiment d’avoir rempli les missions que vous vous étiez fixées ?

Oui. Les dernières missions ont été un peu retenues et modifiées. J’avais notamment de grands projets avant l’été. Je voulais vraiment matérialis­er les dix ans de la gigantesqu­e interventi­on de la sécurité civile à Haïti au travers d’une commémorat­ion lors des journées portes-ouvertes (du camp Couderc, Ndlr). Elles devaient se tenir les  et  juin. J’avais aussi préalablem­ent convenu avec les sapeurspom­piers qui devaient tenir leur congrès régional à Brignoles mimai, de commémorer ces dix ans avec eux. La crise sanitaire a déjoué les plans. On a fait ce matin (hier, Ndlr) ,une petite commémorat­ion de cette opération, en interne de l’unité où on a déposé une plaque. Je retiens surtout de cette fin de commandeme­nt : quand on veut quelque chose et que l’on se donne les moyens, en prenant évidemment en compte les conditions dans lesquelles on vit, notamment sanitaires, on peut le faire. Dans des proportion­s naturellem­ent différente­s, adaptées. Il faut garder une certaine exigence et hauteur d’atteinte de la mission.

Quel est pour vous le fait le plus marquant de vos deux ans de commandeme­nt ?

Difficile. Il y a des faits opérationn­els véritablem­ent marquants comme les inondation­s dans le Var, fin . Ces missions ont été doublées en plus par la projection en Albanie (tremblemen­t de terre, fin novembre , Ndlr) où l’unité a été très sollicitée. Nous avons vécu une séquence intense où tout le monde a été particuliè­rement réactif. Le deuxième moment important est tout le travail et la sortie du livre de l’histoire de l’unité. Je voulais que l’on raconte ces cinquante-six ans d’existence et que ça tombe avec la commémorat­ion des dix ans de la mission à Haïti. C’était également le soixantièm­e anniversai­re de la rupture du barrage de Malpasset. Cette catastroph­e a fondé le concept de renforceme­nt national par des moyens militaires de sécurité civile. Ce livre permet que chacun se retrouve dans cette histoire.

Que retiendrez-vous de l’esprit Verdi qui anime l’unité ?

Je l’ai toujours résumé par ces mots : on ne savait pas que c’était impossible mais on l’a fait. C’està-dire, il ne vaut mieux pas savoir si c’est réalisable ou pas. Évidemment, à l’impossible nul n’est tenu.

Quelles vont être vos nouvelles fonctions ?

Je quitte le ministère de l’Intérieur et je rejoins celui des Armées. Je vais travailler à l’étatmajor des Armées, au centre de planificat­ion et de conduite des opérations, le CPCO. Je vais être le chef d’une cellule qui coordonne les opérations militaires sur le territoire national. À ce titre, je serai toujours en contact avec le ministère de l’Intérieur, puisque la cellule dialogue avec le centre opérationn­el de la sécurité civile.

Quels souvenirs du Sud emportez-vous dans vos bagages ?

J’amène le soleil, la chaleur. Et j’amène surtout des gueules, des hommes, des femmes. Des gens extraordin­aires. Tout le reste n’est que contingenc­e. Ce qui compte, ce sont les personnes. Ceux avec qui on travaille. Ceux que l’on commande. Ceux avec qui on part à la guerre.

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Le colonel Cottin quitte le soleil brignolais pour rejoindre Paris.

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