MUNICIPALES : LES ENJEUX
Si la moitié des douze communes de la métropole toulonnaise ont déjà choisi leur maire au premier tour, il reste dans cette partie du département des situations complexes et tendues
Les grands équilibres ne devraient pas être bouleversés, dimanche soir, au sein de la Métropole Toulon-Provence-Méditerranée. Six des douze maires sortants ont décroché leur ticket pour un nouveau mandat dès le 15 mars. C’est le cas de Toulon, la ville centre, mais aussi d’Ollioules, Saint-Mandrier, Le Revest, La Valette et La Crau. Pour les autres, il reste du suspense, y compris pour les poids lourds de TPM que sont La Seyne et Hyères (lire ci-contre et ci-dessous). Seule certitude : au moins un nouveau maire siégera au conseil métropolitain pour la prochaine mandature.
Quel nouveau maire pour Carqueiranne ?
La petite commune littorale est la seule qui désignera, quoi qu’il arrive, un nouveau premier magistrat. Robert Masson, qui avait remplacé Marc Giraud lorsque celui-ci est devenu président du conseil départemental, a décidé de ne pas se représenter. La succession est ouverte... et l’issue du scrutin également. Au soir du premier tour, trois candidats étaient dans un mouchoir, avec moins de cent voix d’écart. En tête avec 31,65 %, Arnaud Latil, le « petit nouveau » du monde politique local, qui a refusé toute alliance, insistant sur son indépendance de pensée et d’action. Second, à 44 voix d’écart, Alain Galian (30,52 %), adjoint de la majorité sortante, a composé une liste profondément régénérée pour poser sa marque dans le paysage. Le centriste Alain Bencivengo (29,11 %), qui veut rompre avec « tout un système », a quant à lui fusionné avec Catherine Daguet (8,70 %). Ce contexte indécis va-t-il doper le taux de participation ? Le 15 mars, les Carqueirannais avaient été 45 % à se déplacer aux urnes, un chiffre supérieur de cinq points à la moyenne des Varois.
À La Garde, le député veut redevenir maire
Il a manqué 113 voix à Jean-Louis Masson pour être élu le 15 mars dernier. Élu et non réélu, car celui qui l’a emporté en 2001, 2008 et 2014 a dû renoncer à son fauteuil en 2017 lorsqu’il est devenu député de la troisième circonscription.
Malgré son élection au Palais-Bourbon, Jean-Louis Masson n’a pas totalement renoncé à gérer les affaires gardéennes, au point d’irriter le successeur qu’il avait lui même désigné. Point d’orgue de cette lutte, la démission de Jean-Claude Charlois à quelques jours du premier tour, poussant le premier adjoint Jean-Pierre Hasslin a joué un rôle d’« intéri-maire » depuis plus de trois mois.
Pour ce second tour, Jean-Louis Masson retrouvera les mêmes adversaires qu’au premier. Michel Durbano (37,98 %), soutenu par LREM, EE-LV, le PS et les Radicaux, n’a pas pu s’entendre avec Michel Camatte (13,81 %), malgré les discussions. Ce dernier brandissant les valeurs de gauche, autour d’une liste composée pour un tiers par des militants communistes.
Au Pradet, deux candidats face au sortant
Dans cette commune à la vie politique mouvementée, pas moins de sept candidats étaient en lice au premier tour et cinq étaient en mesure de se qualifier pour le second. Mais face au maire sortant Hervé Stassinos, arrivé en tête avec 33,95 %, les trois candidats étiquetés à gauche ont uni leurs forces. Bernard Pezery, arrivé deuxième (20,52 %), pourrait ainsi bénéficier d’un bon report de voix de la part des électeurs de Frédéric Fiore (13,45 %) et de Laurent Bailloux (12,86 %). De quoi donner des sueurs froides à l’équipe sortante, qui doit en plus composer avec la présence d’un troisième candidat qu’elle connaît bien : Lionel Riquelme. En 2014, celui-ci avait fusionné sa liste dans l’entre-deux tours avec celle d’Hervé Stassinos. Élu dans la majorité une grande partie du mandat, il a pris ses distances à quelques mois des élections.