Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Le lac de Sainte-Croix va retrouver ses plages Aiguines, Bauduen, Les Salles

Le lac était au plus haut, début juin, inquiétant les exploitant­s des activités d’eau et les adeptes des plages. Le niveau va diminuer durant les prochains jours

- GUILLAUME JAMET gjamet@varmatin.com

L «à, ça va mieux, c’est redescendu. La semaine dernière, l’eau touchait mon stand et je n’avais pas la place de sortir tout mon matériel. » Les loueurs de canoës, pédalos et autres voiliers ont – enfin – entamé leur saison au bord du lac de Sainte-Croix, au début du mois, avec un peu d’appréhensi­on : le lac était inhabituel­lement haut pour la période, réduisant d’autant la surface de stockage disponible au sol. Une situation qui est en train d’être résorbée par EDF, en charge de la gestion de la plus grande réserve d’eau artificiel­le du Verdon. Ludovic Barthélemy, 38 ans, chef du groupement des usines et aménagemen­t hydrauliqu­es EDF du Bas Verdon, est en charge de la gestion des installati­ons de retenue de Sainte-Croix, Quinson et Gréoux-les-Bains (04). Il explique la raison pour laquelle le lac était au plus haut, mi-juin, et assure qu’il est appelé à descendre durant les prochains jours.

Anticiper les besoins

« Ce qu’il faut savoir, c’est que ces retenues sont à la fois des réserves d’énergie et d’eau, potabilisa­ble et agricole. EDF doit donc anticiper les besoins en se basant sur des prévisions (consommati­on en aval et précipitat­ions en amont), tout en tenant compte des activités touristiqu­es. L’objectif est de commencer l’été avec un lac “plein”. » « Cette année, nous avions envisagé un printemps plutôt sec et décidé, en conséquenc­e, de faire d’importante­s réserves – de laisser monter le lac – pour être tranquille­s jusqu’à l’automne. La saison n’a pas été aussi sèche que prévu et les pluies orageuses de fin-mai, début juin ont fait monter le niveau plus haut que d’habitude… »

« On ne peut pas juste “lâcher” »

La montée des eaux s’est ainsi prolongée jusqu’à mi-juin, le niveau du lac était alors à la cote 476,57 mNGF (« mètres Nivellemen­t général de la France », soit la différence d’altitude entre la surface de l’eau du lac et celui de la mer, Ndlr), soit 38 cm de son maximum. Le 19 juin, la descente se poursuivai­t (476,25). Un niveau toujours supérieur à celui relevé un peu plus d’un mois avant, le samedi 16 mai (475,45 mNGF). Pour les exploitant­s touristiqu­es, « cette donnée ne veut pas dire grand-chose, puisque selon l’inclinaiso­n des berges, la limite eauterre peut avancer ou reculer très différemme­nt », rappelle Ludovic Barthélemy. Certains loueurs, acculés à la forêt ou à la roche, ont ainsi quasiment perdu leur espace de stockage, tandis que d’autres, basés sur le plan proche du pont d’Aiguines, où la déclivité est faible, ont pu trouver l’espace pour reculer, jusqu’à une trentaine de mètres pour certains. « Nous sommes conscients que le niveau était un peu trop haut pour les activités touristiqu­es, mais il est impossible de simplement “lâcher” pour le faire descendre rapidement : l’eau qui passe par SainteCroi­x

se retrouve à Vinon, en passant par Quinson, puis Gréoux. Les installati­ons sont ainsi faites que le débit maximum qu’elles peuvent traiter diminue à chaque fois. Nous ne pouvons donc pas envoyer davantage d’eau que Vinon peut en recevoir. »

Dix centimètre­s par jour

Le niveau du lac devrait quotidienn­ement perdre jusqu’à 10 cm « pendant encore quelques jours », assure Ludovic Barthélemy. Touristes et loueurs devraient donc rapidement retrouver l’accès aux plages et criques qui contribuen­t à attirer, chaque année, près d’un million de visiteurs dans le Verdon.

Ludovic Barthélemy, en charge de la gestion EDF de trois barrages, en rappelle le principe : « Il faut s’adapter à la demande énergétiqu­e. Le nucléaire, qui représente  % de la production électrique en France, est presque constant. Les production­s éoliennes et solaires dépendent de la météo et ne peuvent donc être finement prévues ou régulées. Seul l’hydrauliqu­e – les barrages – est à même de compenser pour répondre à une demande en temps réel. Les turbines, pilotées à distance, peuvent ainsi démarrer ou s’arrêter à n’importe quel moment, jour et nuit, jusqu’à cinq à six fois par  heures. »

Les barrages et centrales hydroélect­riques du Verdon

● Castillon (), depuis . -  millions de m³ sur  km². - Barrage de  m de haut et  m de long. - Production annuelle de l’électricit­é nécessaire à   personnes. ● Chaudanne (), depuis . -  millions de m³ sur , km². - Barrage de  m de haut et  m de long. - Production annuelle de l’électricit­é nécessaire à   personnes. ● Sainte-Croix (), depuis . -  millions de m³ sur  km². - Barrage de  m de haut et  m de long. - Production annuelle de l’électricit­é nécessaire à   personnes. ● Quinson (), depuis . - , millions de m³ sur  km². - , m de haut et  m de long. - Production annuelle de l’électricit­é nécessaire à   personnes. ● Gréoux (), depuis . - Retenue de , millions de m³ sur , km². - Barrage de  m de haut et  m de long. - Alimente la centrale de Vinon. ● Vinon (), depuis . - Production annuelle de l’électricit­é nécessaire à   personnes.

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(Photos Hélène Dos Santos.) Il va falloir encore éviter les buissons submergés pendant quelques jours.
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