Les agents de Carcès dans la rue pour soutenir l’un des leurs
Les employés municipaux ont manifesté, hier matin, devant la mairie, pour dénoncer le comportement « violent » du maire à leur égard, particulièrement envers un agent qu’il aurait molesté, le 17 mars
L’histoire commence avec le début du confinement. Le 17 mars, Djamel Djouabi, agent territorial de Carcès, en charge des dossiers ayant trait à l’éducation, est convoqué dans le bureau du maire. Patrick Genre entend lui faire admettre que les dispositions nécessaires à la mise en place d’un service minimum dans les écoles n’ont pas été prises selon ses directives. L’agent assure alors qu’au contraire, il a, dès la veille, informé la DGS
(1) et le service du personnel du dispositif envisagé en accord avec les directrices des écoles de la commune. Une situation confuse s’en serait suivie, durant laquelle Patrick Genre aurait, selon Djamel Djouabi, volontairement asséné un coup à l’agent, le faisant tomber au sol et lui occasionnant une blessure au niveau de l’oeil (l’élu nie tout geste violent, lire ci-dessous). Djamel Djouabi a déposé plainte contre l’élu deux jours plus tard, apportant, toujours selon lui, une preuve de sa blessure aux gendarmes. L’agent a été placé en arrêt de travail jusqu’au début du mois de juin.
Une cinquantaine de manifestants
Il appartient maintenant à la justice de connaître la vérité sur les actes et les paroles de chacun. Une chose est déjà sûre : ce mercredi matin, une quarantaine d’agents, sur les 64 que compte la commune, ont répondu à l’appel de la branche « Service public territorial » du syndicat CGT, qui avait déposé, le 18 juin,
Une cinquantaine de personnes ont parcouru les rues carçoises jusqu’à la mairie.
un préavis de grève auprès du maire. La lettre, que nous avons pu consulter, stipule que le mouvement « prendra la forme d’un débrayage, de 8 à 10 heures, afin de perturber au minimum le service public ». Parti de l’école maternelle JoliotCurie, le cortège, auquel se sont joints des représentants syndicaux et des sympathisants, a remonté l’avenue Ferrandin et les rues Joffre et Foch, jusqu’à l’hôtel de ville. Le mot d’ordre était simple et inscrit sur l’unique banderole de tête : « Les agents ont droit au respect de leur maire ».
Accompagnée par la police municipale et la gendarmerie, la manifestation a pris la forme d’une prise de parole, sous les fenêtres de la mairie, avant que chacun retourne à ses préoccupations dans le calme, moins d’une heure après.
À quatre jours du second tour, hasard ou pas ?
Il est difficile de faire totalement abstraction du calendrier électoral. Pourtant, tant Djamel Djouabi que les représentants syndicaux réfutent toute tentative de manoeuvre, assurant que s’ils souhaitaient effectivement
que l’affaire soit rendue publique, ils auraient souhaité qu’elle trouve un dénouement plus rapide. La proximité du second tour de l’élection ne serait, selon eux, qu’une conséquence de la période de confinement et de l’absence de réponse du maire à leurs courriers et rien d’autre. Patrick Genre n’est, lui, pas du tout convaincu qu’il s’agisse d’un hasard (lire ci-dessous). 1. Directrice générale des services, dirigeant l’ensemble du personnel municipal.
Interrogés sur le choix d’organiser une mobilisation à quatre jours d’un scrutin, Laurence Bazzuchi et Patrice Barbier, représentants de la branche « Service public territorial » du syndicat CGT pour le Var et la Provence verte, assurent n’avoir aucune autre intention que celle de défendre les agents. « Le maire de Carcès a, durant ces dernières années, été coutumier de propos violents et méprisants, jusqu’à cet acte de violence envers Djamel Djouabi », assurent-ils. « Si Patrick Genre avait répondu à nos courriers en mai, nous ne serions pas là. D’autre part, peu nous importe qui sera élu dimanche : nous serons toujours là pour rappeler que tout agent doit être respecté, davantage encore par les élus, qui ne sont leurs employeurs que par mandat électif. »