Le village pleure son toubib
On savait qu’il luttait courageusement contre une maladie implacable, mais l’annonce du décès du docteur Régis Arnaud a jeté un voile de tristesse sur l’ensemble de la commune. Installé depuis 1981 à Barjols, il a d’abord partagé son cabinet avec le docteur Vincent Richaud, puis avec Anne Dugas en 1998. Homme simple, Régis Arnaud s’est investi sans compter durant trente-neuf années avec toujours son indéfectible gentillesse et une patience qui appelait la confiance de ses patients dont il a vu naître un bon nombre. À la retraite depuis cinq ans, il s’adonnait à ses passions favorites, comme le chant avec le groupe Chante Fontaines, les sorties à vélo, ou les boules qu’il pratiquait avec ses nombreux amis. Après avoir soigné, secouru, tant de patients, Régis Arnaud a dû capituler devant la maladie qui l’a frappé à son tour. Père de trois enfants et, depuis peu, grand-père d’une petite-fille, Ava, il s’est éteint ce mardi 23 juin, à l’hôpital Lacassagne, à Nice, entouré de son épouse et ses enfants. Tout Barjols lui rend aujourd’hui hommage pour ces trente-neuf années passées au chevet de ses enfants.
Jacqueline Pierret s’en est allée vers de nouveaux cieuxLes funérailles de Jacqueline Perrier ont eu lieu mercredi, dans la basilique. Âgée de 86 ans, elle a eu un destin extraordinaire. Jacqueline Nanta est née le 6 novembre 1934 à Hanoï (Viêt Nam). Fille d’un ingénieur en agronomie tropicale et entomologiste elle a, jusqu’à ses 12 ans, passé la plus grande partie de sa vie dans des tranchées. Rentrée en France, elle obtient son baccalauréat à Nice et devient hôtesse de l’air pour la Pan American grâce à sa maîtrise de l’anglais et son caractère avenant. Alors qu’elle prend le bateau pour Abidjan (Côte d’Ivoire) en 1957, elle rencontre un couple qui l’invite au Togo, pays voisin, et lui présente Alain Pierret, avec qui elle se marie en 1958. Désormais épouse d’ambassadeur, sa vie la conduit dans de nombreux pays : Togo, Algérie, Sierra Leone, ex URSS, Niger, Israël, Vatican, Belgique, pays qu’elle préfère avec la France. Durant cette vie de globe-trotteuse, elle donne la vie à Anne en 1959, Hélène en 1961 et Armelle, décédée en 1980. Grand-mère de huit petitsenfants et quatre arrière-petits-enfants, sa descendance a toujours été une priorité. Jacqueline Perrier a terminé sa vie
L’époux de Jacqueline Perrier a réalisé un livret rappelant sa vie extraordinaire.
à Saint-Maximin, dans sa résidence achetée en 1991, dans laquelle le couple vivait depuis 2006. Décédée d’une rupture d’anévrisme le 18 juin, cette grande lectrice, amatrice de presse quotidienne, est à l’origine de tant d’histoires que son époux, Alain, en a réalisé un livret afin de perpétuer sa mémoire. On y découvre son récit d’enfance, son mariage, des photos aux côtés de Jacques Chirac, Alain Poher, Jacques Chancel, Jean-Paul II, qui a posé avec toute la famille Perrier, des courriers de Fanny Ardant, Charles-Ferdinand Nothomb, de l’astrophysicien Hubert Reeves. De sa vie passionnante, plusieurs anecdotes se détachent, mais ses filles retiennent sa capacité à ne prendre en compte que l’humain, « elle nous a appris à faire la révérence à une reine et à nous asseoir par terre avec un sans-abri. Au procès de Nelson Mandela, elle était assise avec les Noirs. » Devenue amie de Simone Veil par l’entremise de Rachel Limon, épouse de l’amiral organisateur des vedettes de Cherbourg, elle n’hésite pas à défendre l’avortement face à un ministre, en ayant « toujours le souci des personnes en difficulté, sans jamais les juger. » Sa seule expérience du travail lui vaudra de nombreux remerciements : durant la guerre du Golfe, elle s’est rendue chaque jour dans un hôpital auprès du professeur Mimouni afin de venir en aide aux infirmières du service de prématurés, devenant « le symbole de la France noble ».