Les grands moyens déployés pour trois bouteilles de chlore Montauroux,
Elles ont été extraites du local du réservoir du puits à hier matin. Entre déviations et évacuations, l’opération a nécessité un important dispositif de sécurisation
Pendant que les sapeurspompiers se préparent, et enfilent leur scaphandre, les gendarmes gèrent les déviations et procèdent aux dernières vérifications autour du chemin des bassins. « Par mesure de prévention, toutes les habitations ont été évacuées, soit près de 160 personnes, détaille Christian Bottero, chef du centre des sapeurs-pompiers de Montauroux. Nous avons fait du porte-à-porte en amont, réalisé des affichages et glissé des messages dans les boîtes aux lettres pour prévenir la population. Et, là tout de suite, nous attendons le feu vert des gendarmes pour débuter l’opération. » Plus personne, hormis les agents habilités, ne devant circuler dans un rayon de 300 mètres autour du réservoir du puits.
Un réel risque sanitaire
Le sapeur-pompier prend tout de même le temps de préciser : «Ces trois bouteilles de 30 kg, dont l’une est vide, remontent au temps où l’eau était traitée par chloration. Elles ont été découvertes il y a plusieurs semaines dans le local attenant au bassin d’adduction d’eau, qui se trouve sur le chemin des bassins. La découverte a été faite par les agents de la régie des eaux de la Communauté de communes du pays de Fayence, à l’occasion d’un inventaire. Non utilisées, celles-ci sont endommagées et si, par malheur, le chlore venait à s’échapper durant les manipulations, cela provoquerait un nuage toxique, extrêmement corrosif pour les muqueuses et source de problèmes ventilatoires au niveau des poumons. Les pompiers interviennent donc préventivement, prêts à mettre en oeuvre des rideaux d’eau si besoin. » Le chef de centre s’interrompt, pris dans l’effervescence qui monte autour de lui. Une première voiture se met en route. À son bord, l’équipe de Gazechim, groupe industriel sélectionné par les services de la Communauté de communes du Pays de Fayence pour prendre en charge l’opération de retrait des bouteilles. « La préparation est importante, souligne le responsable commercial de la société, François Rigaill. Mais l’opération en elle-même ne sera pas longue. » Reste une interrogation : que vont devenir ces bonbonnes de chlore une fois récupérées ? « Nous allons placer chacune d’elles dans des sarcophages adaptés, qui seront immédiatement acheminés au sein de notre usine, à Martigues. Nous allons ensuite transformer le chlore en eau de Javel. Les bouteilles, elles, seront détoxiquées, assainies, ferraillées et recyclées. » Délicate, l’opération s’est donc déroulée dans les meilleures conditions, « sans prise de risque ». Du côté des habitants alentour, contraints d’évacuer avant le début de la manoeuvre fixé à 8h30, seule une petite poignée a pris son mal en patience entre les murs de l’école Marcel-Pagnol, réquisitionnée pour l’occasion.