Momo Maghraoui, bien plus qu’un simple coach
Momo Maghraoui s’occupe de ses deux protégés avec autant d’enthousiasme que d’abnégation. Ce fin technicien, contraint de renoncer à la boxe à cause d’une blessure rédhibitoire à l’oeil, s’est reconverti en passant du centre du ring au coin. Sur les deux Toulonnais, il porte un regard forcément empathique, même s’il ne leur fait pas de cadeaux. « C’est un régal de s’occuper de ces deux boxeurs autonomes et vifs d’esprit. Ce sont deux vrais moteurs pour ma salle ( licenciés). Je suis exigeant mais pas particulièrement
directif. Je ne peux et ne veux les assister davantage car, sur le ring, ils sont vraiment seuls à prendre les décisions. » Au sujet de Pépé Gomez, le coach a un avis tranché : « S’il ajoute du professionnalisme et du sérieux dans la vie de tous les jours (il fait alors référence au surpoids né du confinement, Ndlr), il va exploser. Il a les capacités pour réussir quelque chose de grand. Il en possède, en tout cas, tous les critères. » Concernant Ibnel Faïsal Arrami, le technicien se montre tout aussi enthousiaste : « Depuis son arrêt avec
Louis Lavaly (son coach de Marseille), il avait un peu oublié la boxe et la température de la salle. Désormais, il a retrouvé une seconde jeunesse. Contre des boxeurs bien plus lourds que lui, je ne l’ai jamais vu être malmené, jamais en souffrance tant physiquement que psychologiquement. Dans ses combats, il doit être capable de mettre beaucoup plus de rythme. Il a la vitesse, le coup d’oeil, même s’il manque un peu de force chez les lourds. Je crois aussi qu’étant un garçon très réfléchi, il manque de méchanceté sur le ring. » « Mais que ce soit avec Pépé ou Faïsal,
c’est vraiment agréable de les entraîner. Et, en dehors de la salle, de les côtoyer au jour le jour », poursuit Momo Maghraoui. Responsable de l’ASCM, celui-ci remplit pleinement son rôle social et voudrait faire davantage partager sa passion pour « ce sport de pauvre », une discipline aussi exigeante que cruelle, où chaque combat peut être le dernier. Le successeur d’Alain Ruocco oeuvre déjà depuis des années dans ce sens, non sans une réelle réussite. Et quelques belles satisfactions...