Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Quelle opposition face à Stassinos ?

L’alliance douloureus­e des « anti-Stassinos » n’a pas suffi à déloger le maire sortant. Après une défaite qui semblait évitable, l’échiquier politique promet de l’action

- P.-H.C. phcoste@nicematin.fr

étaient à peu près claires. Face à lui, Hervé Stassinos voyait le groupe « Un Pradet pour tous », conduit par Frédéric Fiore, mener la danse avec cinq membres. Depuis septembre dernier, Lionel Riquelme, ancien adjoint, avait aussi choisi de s’opposer au maire et embarquait neuf élus le temps de deux conseils tendus. Enfin, le RN comptait un conseiller discret. La campagne avait vu se multiplier trois offres de service complément­aires avec deux candidats brandissan­t des étendards politiques (Laurent Bailloux et JeanLouis Savarin)… puis Bernard Pezery choisissan­t de faire un come-back audacieux, trois ans après avoir quitté le conseil et refusé la bannière « Un Pradet pour tous. »

Trois groupes au conseil…

À la fin de la semaine, autour de la nouvelle table du conseil, face aux 25 élus de l’équipe Stassinos, on retrouvera donc sept membres de la liste de Bernard Pezery et Lionel Riquelme, ultime rescapé de sa divergence. Ce dernier annonce « une opposition constructi­ve et vigilante pour pointer du doigt tout ce qui ne va pas dans l’intérêt général ». Au passage, il glisse avoir une corde à son arc que les autres n’ont pas. « Moi, j’ai travaillé avec Hervé Stassinos, donc je connais bien sa façon de fonctionne­r. » Une précision qui dans sa bouche ne relève pas du compliment ! De son côté, Bernard Pezery, confirmait hier, avec une voix encore lourde de déception, vouloir siéger (avec un groupe de 7 élus) et probableme­nt « monter une structure associativ­e » pour continuer à fédérer l’équipe qui l’a accompagné pendant la campagne.

Une structure associativ­e, voilà qui pourrait ressembler à « Un Pradet pour tous » et ajouter encore à la tension. Bernard Pezery ne le dissimule d’ailleurs pas, s’il n’a pas battu Hervé Stassinos, c’est selon lui parce qu’il n’a « pas eu tous les reports de voix attendus ». Pas question cependant pour lui de remettre en cause sa stratégie de « nonfusion » avec les listes Fiore et Bailloux. « Ça n’aurait pas changé grand-chose », assure-t-il. Alors au moment de se demander si des plaies vont être rouvertes entre des clans d’opposition concurrent­s qui auraient pu l’emporter s’ils s’étaient entendus, Bernard Pezery balaie dans un soupir que « si elles doivent se rouvrir, c’est qu’elles n’ont jamais été fermées » mais que lui, ne fera « rien pour les raviver ».

... Et une opposition à l’extérieur

Un pressentim­ent qui pourrait ne pas tarder à se confirmer. Alors qu’il ne dissimulai­t ni sa colère ni son amertume dimanche soir lors du dépouillem­ent, Frédéric Fiore, qui faisait figure d’opposant numéro 1 avant le premier tour, publiait hier un communiqué au nom d’Un Pradet pour tous. Un texte court et sec où il félicite élégamment Hervé Stassinos et salue l’engagement des autres candidats « qui ont permis de croire à une alternance possible ». Illico, il confirme sans flou possible « regretter que Bernard Pezery n’ait pas su conclure » et commente qu'« en politique, l’union est toujours préférable à la division et cette élection le démontre une fois de plus ». Pas question donc a priori de dissoudre l’associatio­n « Un Pradet pour tous ». Elle « continuera à oeuvrer » promet Frédéric Fiore. En clair, même si elle n’est plus assise à la table du conseil, elle devrait garder toute sa place dans le paysage politique pradétan… Avec un regard sans doute aussi acéré sur la majorité que sur l’opposition. Enfin, Laurent Bailloux, regrettant que les tentatives d’union n’aient pas abouti, mais respectant sans tergiverse­r le pacte de désistemen­t, compte continuer à porter la voix du PS dans la commune… et pense déjà aux prochaines échéances.

 ?? (Photo P.-H. C) ?? Les urnes du second tour ont désigné un maire, mais l’opposition est peut-être ailleurs.
(Photo P.-H. C) Les urnes du second tour ont désigné un maire, mais l’opposition est peut-être ailleurs.

Newspapers in French

Newspapers from France