Masson élu par la division de ses adversaires ?
On le sait, les mathématiques donnent parfois mal à la tête. Elles peuvent aussi susciter des regrets. En additionnant leurs suffrages, Michel Durbano (2 788 voix) et Michel Camatte (637 voix) ne peuvent que constater qu’ensemble, ils auraient fait chuter Jean-Louis Masson (3 386 voix) avec 39 petits bulletins d’avance. Mais les Michel ne s’additionnent pas plus que les règles arithmétiques ne figurent parmi les sciences exactes en politique. Quand bien même le second tour serait une redite quasi à l’identique du premier, division rime en général avec soustraction. Ratant d’une vingtaine de suffrages le seuil symbolique des 50 % d’exprimés, le patron de la fédération LR du Var, dont c’était le premier ballottage, regagne la mairie qu’il avait – un peu – délaissée pour le palais Bourbon en cours de mandat. Un peu de regret mais pas de lamentation hier cependant dans la voix de son principal challenger Michel Durbano qui sent bien que retrouver des circonstances aussi favorables pour déloger l’ancien colonel de la mairie ne se reproduira pas de sitôt.
« La fusion n’aurait rien apporté »
« La fusion n’aurait rien apporté, soupire-t-il en estimant que seul le retrait de la liste Camatte aurait pu lui ouvrir les portes de la mairie. « Le vrai drame, c’est l’abstention qui est incompréhensible (62,64 % Ndlr). La dynamique était de notre côté. On gagne 400 voix par rapport au premier tour alors que Masson se maintient et Camatte en perd. Mais la mobilisation n’a pas été suffisante pour faire changer les choses. Les Gardéens n’ont pas compris qu’il y avait là une occasion de donner un nouveau visage à la commune. » Déplorer l’abstention, c’est le principal point commun que partage avec lui Michel Camatte qui y lit un ras-le-bol de la population pour la politique et regrette que le scrutin n’ait pas été décalé pour effacer tout impact du Covid. Les deux s’entendent aussi pour s’irriter du « clientélisme » de l’équipe Masson promettant, selon eux, postes et logements dans les quartiers prioritaires. Pour le reste, Michel Camatte
enrage toujours du refus de Michel Durbano de fusionner et concède que quelques-uns de ses partisans ont tourné le dos à sa liste pour « voter utile » et donner leur voix à Durbano. Un constat douloureux puisqu’il estime que « la seule volonté de Durbano, c’était d’effacer le Parti communiste de La Garde. C’est oublier d’où il vient, lui qui a été élu avec Maurice Delplace ». Alors, oui, le candidat avoue que le PCF a « pris un coup », mais il n’est pas mort puisqu’il « siégera au conseil municipal pour faire entendre la voix de la gauche ».