Lucien Rosso : « Je ne suis pas étonné »
Désormais enseignant au conservatoire de Menton, âgé de ans, Lucien Rosso a eu Jean Franco et Jean-Laurent Silvi comme élèves, à quelques années d’écart. Il se dit « très heureux » de voir les deux hommes collaborer artistiquement. « Les deux ont des profils très différents, mais ce sont des gars très chouettes », pose le professeur, avant de faire les présentations. « Jean, c’est un hyperdoué, mais il était dilettante. Quand Julien Bertheau [ancien sociétaire de la Comédie-Française, auquel Lucien Rosso avait succédé au conservatoire d’Antibes, après son décès en ] lui demandait de travailler de grands classiques, ça le barbait. Maintenant, il serait fabuleux dans le rôle de Scapin. Mais j’ai l’impression qu’il n’a peut-être pas encore pris conscience de ça. C’est aussi ce qui est génial chez lui. Il joue un peu en s’en foutant, en restant luimême, même quand il est dans la composition, bien qu’il réfléchisse tout le temps. » Quid de Jean-Laurent Silvi, aux manettes de
Plus haut que le ciel ? « Jean-Laurent, je l’ai eu plus jeune et plus longtemps. Il est reparti une première fois, au bout d’un an, parce qu’il y avait trop de boulot. Et quand il est revenu, il s’y est mis à fond. C’est devenu un bûcheur, il cherche partout, il lit énormément. » On en vient à demander à Lucien Rosso ce que lui inspire le Molière attribué à son ancien protégé : « Cela peut paraître bête, mais je ne suis pas étonné. Il a un talent global, pour l’écriture et la comédie, à l’image de gens comme Bacri et Jaoui. Jean a aussi ce don d’immédiateté, de simplicité. Il y a des gens qui sont comédiens par nature, comme ça. » Comme ça, sans même avoir eu besoin de l’appui d’un prof ? « En toute modestie, je ne comprends pas comment j’ai pu lui apprendre beaucoup. Il devait avoir - ans quand je l’ai connu, il était déjà très doué. Certes, il travaillait beaucoup plus avec moi qu’avec Julien Bertheau. Peut-être parce que je lui présentais les choses sous une autre forme. »