Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Bafa : les futurs animateurs cadrés avant d’encadrer

Afin d’encadrer les colonies de vacances ou centres aérés cet été, les animateurs doivent suivre une formation. Aux Colombres grises, ils étaient dix-huit à se retrouver dans un contexte particulie­r

- ALEXANDRE PLUMEY aplumey@nicematin

C’est à eux que vous confierez vos enfants cet été. Vous ne les connaissez pas mais vous leur faites une confiance quasi aveugle. Les animateurs de colonies de vacances et de centres aérés seront une nouvelle fois sur le pont après avoir longtemps cru à une saison blanche. Elle demeurera tout de même atypique. Durant une semaine, les formations pour le Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur, plus communémen­t appelé Bafa, se sont déroulées au centre de loisirs des ‘‘Colombes grises’’ à Saint-Raphaël, sous l’égide de l’Union française des centres de vacances. Entre théorie de l’approche de l’enfant le matin et exercices pratiques l’après-midi, les futurs diplômés ont suivi la première étape de leur cursus.

De  à  pensionnai­res en raison du Covid-

Si la crise sanitaire a quelque peu modifié le dispositif, le coeur du programme n’a pas changé. « On travaille en groupe plus petit et en adaptant nos cours. On essaie de recréer la situation d’adaptation à laquelle vont être confrontés les animateurs face aux jeunes. Les jeux avec contacts directs sont proscrits par exemple (voir encadré ci-dessous), détaille Jean-Luc Cegarra, directeur de la session de formation. C’est en nombre restreint que les futurs diplômés se sont retrouvés. Fini les groupes de trente comme d’ordinaire. Les différente­s tergiversa­tions et consignes de reprise d’activité en vue du déconfinem­ent ont bousculé l’organisati­on. « Àla première version, nous ne pouvions être que dix-huit. Nous avons donc refusé du monde déjà inscrit. Avec l’allégement des mesures, nous avons tenté de remonter la jauge mais les formations annulées étaient perdues. Il n’était plus possible de faire revenir les gens », déplore Thomas Delgiovane, un des trois formateurs. Reste à savoir si cette réduction des effectifs aura un impact sur les centres d’accueil collectifs de mineurs cet été. « Nous n’avons pas eu de retour chiffré. Avec toutes les annulation­s par les organisate­urs, sur le coup on s’est dit que ça ne serait pas grave d’avoir moins de formés. Mais avec l’allégement des règles, certains commencent à revenir sur leurs décisions », observe le responsabl­e de la formation. Toujours est-il que ces pensionnai­res pendant huit jours ne seront que stagiaires cet été. Qu’ils viendront compléter des équipes d’animateurs déjà détenteurs du Bafa. Cette première étape se couple avec un stage de quatorze jours au coeur d’une équipe d’animation puis de nouveau une phase mêlant théorie et pratique. À la suite de ces trois parties, un jury se réunit pour distribuer les diplômes.

De  à  ans

Chaque vacances, des plages de formation sont organisées à destinatio­n d’un public de tous âges – de 17 à 49 ans pour cette cuvée – et tout univers (reconversi­on profession­nelle, étudiants, lycéens...). En temps normal, hors Covid, les phases 1 du cursus sont organisées sur treize semaines différente­s durant l’année pour une population venue de Monaco à Montpellie­r et logée sur place. « Je verrai bien une fois en stage, mais les contenus ressemblen­t aux souvenirs que j’avais de mes années en colonies de vacances, note Amyr Ouldhaddad, étudiant de 19 ans en faculté d’éco-gestion à Nice. J’arrive à m’imaginer enfant quand je reçois ces conseils. Et de me souvenir de ce qui me plaisait et de ce qu’on nous faisait faire ». Désormais, de l’autre côté de la barrière, c’est à lui, à eux, de rendre encore un peu plus joyeuses les vacances des enfants.

 ?? (Photos Clément Tiberghien) ?? Laurent Stiller, un des formateurs, anime la partie théorie du matin. Ce jour-là, l’appréhensi­on du comporteme­nt de l’enfant était au programme.
(Photos Clément Tiberghien) Laurent Stiller, un des formateurs, anime la partie théorie du matin. Ce jour-là, l’appréhensi­on du comporteme­nt de l’enfant était au programme.

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