Reloger les municipaux : “urgent” pour Bonnemain
Les élus de la majorité ont entamé les démarches pour accueillir des employés communaux en centre-ville. Si tout le conseil semble d’accord, l’élu d’opposition fustige la lenteur du calendrier
Après les échanges qui ont animé le débat d’orientation budgétaire, mardi soir en début de conseil municipal, le ton s’est peu à peu apaisé avec les délibérations qui ont suivi. Bien que celle qui concernait la future affection des services de la Ville, de la Base nature principalement, au coeur historique de Fréjus, ait quelque peu remis un léger filet d’huile sur le feu. Si la plupart des élus, de la majorité comme de l’opposition, semblent d’accord sur cet objectif de réaffectation dans le but de dynamiser le coeur de ville, les moyens pour y parvenir diffèrent, comme l’affirme Emmanuel Bonnemain. Mais c’est David Rachline qui, donnant la parole à son adjoint aux finances, entame le débat. Gilles Longo présente la délibération en question : « C’était une promesse de campagne, le souhait de faire revenir dans le centre historique une bonne partie des employés communaux, lance en préambule l’élu. Il s’agit de constituer un groupement de commande entre la Ville de Fréjus et la régie d’exploitation des parcs de stationnement publics pour une mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage public en vue du lancement d’un concours pour la réalisation d’un parking public, d’un centre administratif et d’une place publique sur la place Paul-Vernet. La Ville de Fréjus sera notamment chargée de rédiger le cahier des charges, d’assurer les opérations de mise en concurrence et de procéder à l’analyse des offres du marché à intervenir. »
Des projets pour le terrain au Clos de la Tour
La parole est à l’opposition pour réagir à la délibération. Emmanuel Bonnemain allume son micro : « Nous considérons que ce projet est
Départ des services municipaux de la Base nature : Emmanuel Bonnemain a interpellé David Rachline sur l’agenda, trop lent à ses yeux.
une erreur stratégique et grave. Nous avons compris que votre souci est de réhabiliter le centre historique et soutenir l’activité commerçante et des riverains. D’accord mais non pas en fin de mandat comme votre projet va nous y conduire. En lançant les études maintenant, ce bâtiment ne verra pas le jour avant la fin de ce mandat. Or c’est tout de suite qu’il faut ramener ici les services de la Ville, et les loger dans les espaces actuellement libres. Il y en a plein dans le centre ! [...] Travaillons sur le rachat du terrain du Clos de la Tour par exemple, sur la cave coopérative pour y loger le musée archéologique, etc. Travaillons sur des outils de propreté, de sécurisation, de dynamisation de la ville [...] car les commerces se meurent. Dans 6 ans, il sera trop tard. » Sans se départir de son
flegme, David Rachline répond : « Je comprends qu’on puisse être en désaccord sur ce sujet, j’entends bien vos arguments mais je ne les partage pas. Il y a des espaces vides mais ils sont insuffisants, et il faut un seul endroit pour tous les services, afin de gagner en clarté pour le citoyen fréjusien. Quant au terrain au Clos de la Tour, on en reparlera, on a des projets. On partage tous l’objectif de retrouver en centre-ville les services publics. De plus, on a besoin de davantage de places de stationnement à Paul-Vernet [...]. » Sans pour autant polémiquer, et toujours dans la courtoisie, le premier magistrat et son opposant se renvoient la balle concernant la stratégie à adopter pour l’objectif partagé par tous. Au tour d’un autre groupe d’opposition, celui mené par Laurence
Fradj, d’apporter son point de vue. L’élue interpelle aussi le maire : « La convention que vous nous présentez est imprécise, elle n’apporte aucun chiffre, ni superficie, ni le nombre de places de parking ni l’enveloppe financière envisagée, etc. » D’humeur mordante, David Rachline lui rétorque que « justement, la mission d’assistance à ouvrage publique doit permettre de savoir précisément le budget à consacrer et répondra à vos questions... Mais ce n’est pas très grave, on va continuer à avancer. » Au final, le groupe d’Emmanuel Bonnemain vote contre, celui de Laurence Fradj s’abstient, Richard Sert vote pour.
N. PASCAL npascal@nicematin.fr 1.Au cours des échanges, le maire a évoqué le chiffre de « 300 places à créer ».
Autre point d’achoppement entre les élus, un avenant au marché de partenariat pour la réalisation du Pôle enfance prévu à Sainte-Croix. L’adjoint Gilles Longo explique que « les événements climatiques de fin et la pandémie actuelle [...] ont poussé la Ville et le titulaire du marché à discuter âprement d’un certain nombre d’éléments nouveaux, tels que la qualification en “cause légitime de retard” de ces événements climatiques et sanitaires [...] » entre autres choses. Autrement dit, la Ville doit régler au promoteur € en réparation de préjudices subis. Pour Richard Sert, « les inondations n’ont pas influé sur le chantier. C’est un local technique déjà réalisé qui a été inondé [...] Tout le retard est dû en totalité au promoteur, il est donc hors de question pour la Ville de payer cette somme ! Je vous demande donc de retirer ou modifier cette délibération. » Emmanuel Bonnemain enfonce le clou : « On va payer, nous, pour un retard qui est neutralisé par un décalage de livraison des travaux, et pour les raisons expliquées par M. Sert. Des raisons imputables à celui qui est en retard... Ça s’appelle un cadeau, je pèse mon mot ! Nous parlons d’argent public... » Quant à Laurence Fradj, elle parle d’une « totale aberration ». Gilles Longo rétorque : « Ce n’est pas une aberration, le promoteur a eu des frais financiers imprévus. » Le maire de conclure : « Il y a bien eu des événements exceptionnels ! »