Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Didier Tintané, un coeur en or

Le chef de centre des sapeurs-pompiers du village n’est plus. Un homme dévoué, apprécié de tous pour son engagement sans faille et les valeurs d’entraides qu’il défendait au jour le jour

- M. B. mbescond@nicematin.fr

Le capitaine Didier Tintané, sapeur-pompier volontaire et chef de centre de la caserne de Salernes depuis le 1er mai 1996, est décédé, lundi soir, à l’âge de 54 ans, des suites d’une maladie cardiaque. L’annonce de son décès a créé une vague d’émoi. Chez ses proches, ses collègues et amis. Et plus largement chez nombre d’habitants du village, tant l’homme était apprécié pour son métier passion et les valeurs qu’ils défendaien­t corps et âme. Celui qui était aussi agent administra­tif à la mairie de Salernes laisse un grand vide derrière lui.

Une personne dévouée

« Il était devenu sapeur-pompier volontaire à la caserne de Salernes le 1er avril 1983 », détaille l’un de ses fils, Rémi. « C’était une personne entièremen­t dévouée à sa caserne. Il était très proche de ses hommes et avait toujours un mot affectif pour eux. C’était quelqu’un d’apprécié par tous. Il défendait des valeurs d’entraide, de respect et de mutualité. » À 26 ans, Rémi a suivi les pas de son père et est désormais sapeurpomp­ier profession­nel et lieutenant de 1ère classe. « C’est vraiment lui qui m’a guidé dans ma voie profession­nelle. Il m’a donné l’exemple, m’a montré le chemin. Il était toujours présent pour m’appuyer, m’aider, me conseiller dans mes démarches. J’avais une grande estime pour mon papa. J’ai grandi dans ses jambes. Il avait toujours les mots qu’il fallait dans les moments compliqués. Il a su me porter. » Pour décrire celui qui l’a accompagné au fil des jours, sur tous les terrains, Rémi chercher ses mots. Et les trouve sans mal, entre gratitude, amour et profond respect. « C’était vraiment un grand homme. Il savait ce qu’il voulait. C’était quelqu’un d’assez impulsif, un peu caractérie­l. Franc aussi, il n’avait pas la langue dans sa poche. Mais il savait se remettre en question, être à l’écoute des autres, et voir le positif là où il était. »

« Il s’est battu pour sa caserne »

Des traits de caractère qui se retrouvent chez son ami de toujours, le commandant Bernard Dutrey, chef de centre de la caserne d’Aups. « J’ai quatre ans de plus que lui.

Nous nous sommes suivis au fil de nos carrières respective­s. Et puis comme nous étions voisins, nous collaborio­ns énormément ensemble. Je ne dirais pas que nous étions des frères l’un pour l’autre, mais on était comme deux cousins. » Et de revenir sur son engagement au service des autres. « C’était quelqu’un de très impliqué. C’est lui qui est à l’origine de l’arrivée de la première ambulance à Salernes, il y a une quinzaine d’années. Il s’est battu pour. Ça peut paraître un peu anodin aujourd’hui, mais il faut savoir qu’à l’époque, toutes les casernes n’en étaient pas équipées... » Quant à l’homme, Bernard le décrit sans détour. « Il avait un coeur en or. Il était toujours disponible pour les autres, il avait l’esprit du collectif. » Au-delà de sa passion pour son corps de métier, Didier Tintané était passionné par les aéronefs. « Hélicoptèr­es, avions... c’était son plaisir. Quand il était sur un feu de forêt, il s’occupait en priorité de la gestion des moyens aériens. Il était resté très jeune dans sa tête, captivé comme peut l’être un enfant par les engins des sapeurs-pompiers. Pour autant, il avait bien les pieds sur terre. » Et le commandant de se souvenir d’une anecdote lors d’un feu de forêt sur la commune d’Entrecaste­aux. « À l’époque, il était adjudant. Après une reprise de l’incendie, et il a fallu guider les Canadairs. Il fallait combattre le feu. Lui savait qu’il pouvait faire le job, et il est monté dans l’hélicoptèr­e, alors que ce n’était pas sa place... Il avait piqué celle du responsabl­e. Ce chef, c’était celui qui est aujourd’hui directeur départemen­tal et chef de corps du Sdis des Alpes-Maritimes, le colonel René Dies. Et je peux vous dire qu’il s’en rappelle très bien... » Avant d’avoir un dernier mot pour son ami : « C’était un chic type. Ça, c’est sûr. » Les obsèques auront lieu dans l’intimité, ce lundi 6 juillet, à 14 h, au crématoriu­m de Vidauban. Des hommages, dont les modalités restent à définir pour respecter les mesures sanitaires, devraient être organisés prochainem­ent. La rédaction de Var-matin adresse ses sincères condoléanc­es aux proches, amis, et collègues de Didier Tintané.

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(Photo DR) Didier Tintané est décédé prématurém­ent à l’âge de  ans.

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