Var-Matin (La Seyne / Sanary)

La roulette française passe à l’ère numérique

Première mondiale au Casino de Monte-Carlo : une extension virtuelle de la table de jeux permet de miser depuis un écran tactile

- CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

C’est le jeu phare des Casinos de MonteCarlo. La roulette française est revendiqué­e comme l’ADN de l’établissem­ent. Une pratique reine chez les croupiers experts de la Société des Bains de Mer (SBM), fiers de faire vivre cette expérience de jeu à leurs clients et transmettr­e ce savoir-faire aux tables des casinos. À Las Vegas, ce jeu n’est plus pratiqué. À Macao, il ne l’a jamais été. Des casinos en Europe le proposent encore. Il reste une particular­ité monégasque qu’apprécient les fidèles de la Principaut­é. Plus de 150 ans que ça dure… et comme dans de nombreux domaines du pays, la transition numérique s’opère en ce mois de juillet à la roulette française. Les équipes de la SBM viennent, en effet, de réaliser une première mondiale avec une extension numérique de leur table de jeu de roulette française. Concrèteme­nt, à la table classique, dans la salle Amérique, où sept personnes peuvent prendre place, s’ajoute à quelques mètres de là un nouvel espace composé de huit fauteuils tournés vers la table, comme les rangées d’un théâtre face à une scène. La roulette commence à tourner et le spectacle commence.

Miser sur trois roulettes à la fois

Le client s’installe dans un des fauteuils, à l’assise confortabl­e, en cuir couleur crème. Devant lui, un écran tactile où l’on peut à la fois suivre en live la roulette française qui tourne à la table, mais aussi une roulette anglaise qui tourne dans un salon voisin. Et une troisième, électroniq­ue. D’un mouvement de doigt sur l’écran, il est possible de miser sur une roulette, une autre ou les trois à la fois. « Ça va très vite, il faut faire attention », sourit Boris Donskoff. Le directeur du

Casino de Monte-Carlo croit fort en cette nouveauté dans son établissem­ent. « Nous apportons de l’innovation à notre coeur de métier, que nous adaptons au XXIe siècle, ajoute-t-il. Si nos casinos fonctionne­nt depuis aussi longtemps, c’est que nous avons un savoir-faire et nous scénarison­s le travail de nos équipes. » Le savoir-faire est monégasque, mais les terminaux qui permettent la connexion numérique sont slovènes, de la marque Spintec, découverts par les équipes de la Société des Bains de Mer lors d’un salon profession­nel à Londres. Si la technologi­e existait déjà ailleurs, la première mondiale réside dans le fait qu’elle s’applique aujourd’hui à la roulette française.

Capter les joueurs intimidés

L’intérêt majeur de la SBM, avec cette innovation, est de capter une clientèle jeune, moins aguerrie aux techniques de jeux, mais qui fréquente les casinos pour le divertisse­ment. Un segment baptisé « fun players ». « C’est une cible jeune que nous visons, déjà connectée et familière des écrans, précise Boris Donskoff. Un joueur qui serait intimidé de s’asseoir à une table de roulette peut vivre l’expérience, à quelques mètres, devant un écran, en misant avec des billets. Il apprend, il regarde. Et la finalité, avec cette offre spécifique, c’est de l’amener ensuite, un jour, à jouer à la table. » Une sorte de mise en bouche pour comprendre les stratégies de ce jeu, la subtilité entre le rouge et le noir, trouver son chiffre fétiche. Et pour se former, à la différence d’une table ou il faut avancer minimum 5 euros à chaque mouvement, la mise derrière l’écran commence à 1 euro !

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(Photos Cyril Dodergny) Dans la salle Amérique, l’espace de jeux moderne fait face à une table mythique de roulette française.
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L’écran sur lequel jouer, avec, en haut à droite, la vidéo de la roulette qui tourne en direct.

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