Plaintes du maire pour injures : la “mise en garde” d’E. Serra
Une délibération a été votée pour octroyer la protection fonctionnelle à Ferdinand Bernhard, dans le cadre de deux plaintes pour injures publiques proférées à son encontre. La première contre les sites internet « 20 minutes » et « 1001infos.net ». Retirées depuis, des publications y faisaient référence aux arrêtés pris par le maire pendant la période de confinement et « dépeignant, selon les termes de la délibération, un portrait partial, péjoratif et méprisant à son encontre, laissant entendre que le maire serait un personnage autoritaire voire dictatorial avec ses administrés, qu’il exerçait ses fonctions dans un but purement égoïste et narcissique, et ayant un comportement de délinquant ». La deuxième plainte fait suite au commentaire d’une personne sur la page Facebook ouverte au public d’une association, traitant le maire de « nouveau Hitler ».
« Le maire doit prendre un autre avocat »
Emmanuel Serra (en photo), s’il n’a pas remis en cause ces faits, «qui méritent des sanctions », a interrogé la première adjointe, Patricia Aubert (M. Bernhard, ne pouvant légalement pas prendre part à ce vote le concernant, s’était absenté) sur « des questions de forme » .Il soutient que le maire ne peut se prévaloir d’un certain article de loi mentionné dans la délibération encadrant la protection fonctionnelle puisque, selon lui, « le maire n’est pas un fonctionnaire, mais un élu. C’est donc hors-sujet, ça n’a pas lieu d’être ici ». Il estime encore que ce n’est pas à Me Rosato, l’avocat de la commune, de le défendre dans ce cas. « Le maire doit prendre un autre avocat, car il risque d’y avoir un vice dans votre procédure. »
Son intervention aurait pu demeurer une simple mise en garde, presque bienveillante, mais celui qui est aussi partie civile dans le procès de Ferdinand Bernhard qui s’est déroulé récemment (nos précédentes éditions), au détour d’un échange avec Mme Aubert qui a mal tourné, n’a pu retenir ce tacle : « Il ne faut pas faire de confusion de genres et c’est exactement ce qui était reproché au maire lors du procès à Marseille ! » Puis, plus doucement : « Je vous donne une piste pour essayer d’éviter les problèmes... Vous n’aurez qu’à vérifier ce que je dis avec votre service juridique, qui, j’en suis sûr, en a les compétences. »