La propolis, remède du futur
Nicolas Cardinault, docteur ès sciences spécialité « nutrition humaine », et Florence Bonsch, chef de projet font partie du pôle apithérapie. « L’idée est de revaloriser les produits de la ruche pour revaloriser l’abeille. » « Ces produits de la ruche sont utilisés depuis la nuit des temps, rappelle Nicolas Cardinault. C’est un pan de la médecine qui a été abandonné en France au moment de l’avènement de l’industrie pharmaceutique. » Les bienfaits des produits de la ruche sont connus depuis la nuit des temps, mais « aujourd’hui, nous voulons compléter les connaissances scientifiques », résume Florence Bonsch. Les pistes à explorer sont multiples, mais l’équipe du pôle apithérapie a choisi un sujet en particulier : le rôle de la propolis dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques, l’antibiorésistance.
Un antibactérien très puissant
« L’OMS a alerté sur ce sujet en 2015. Les bactéries mutent, et parfois les antibiotiques ne font plus effet. On se trouve alors face à une impasse thérapeutique. Les projections de l’OMS sont effrayantes, puisqu’en 2050, l’antibiorésistance pourrait faire plus de victimes que le cancer. On a demandé aux chercheurs du monde entier de trouver des alternatives thérapeutiques. La propolis est un antibactérien très puissant, qui pourrait bien faire partie des solutions. » Pour mener à bien ces recherches, l’Observatoire français de l’apidologie a noué un partenariat avec la faculté de pharmacie de Marseille. « Nous avons actuellement choisi d’étudier trois types de propolis, précise Nicolas Cardinault. L’idée est de comprendre ce qui est efficace dans chaque type. À terme, nous voudrions pouvoir dire que pour répondre à “tel” germe, il faut “tel” type de propolis à “telle” dose de principes actifs. Nous devons travailler avec les mêmes exigences que pour les médicaments. » Les premiers résultats obtenus avec la faculté sont prometteurs et l’équipe espère que ses travaux apporteront des résultats exploitables dans les trois à cinq années à venir. « On ne cherche pas à se substituer à la médecine ,insiste le scientifique. La propolis pourrait, par exemple, être proposée en première intention lors de la découverte d’un germe. » Si les recherches sont une réussite, les retombées pour la filière apicole seront colossales. « Cela amènera d’énormes débouchés. Il y aura un réel besoin de propolis de qualité et il faudra produire localement en quantité suffisante pour que les fabricants ne soient pas obligés d’importer des produits dont on ne maîtrise pas la qualité. »