Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Reprise des Lutins de l’Iscle : soulagemen­t et adaptation

L’associatio­n, qui accueille des jeunes en situation de handicap cognitif, a repris ses activités

- FRED M.

Sous l’ombre des pins parasols du stade Suzanne-Régis à La Bouverie, de drôles d’indiens exécutent une danse sous la conduite de leur professeur Audrey Daspet, d’Extrava danse. Au son de la mélopée rythmée, ils retrouvent les gestes interdits par le confinemen­t sanitaire, et le plaisir d’être ensemble. Un plaisir également partagé par les quatre encadrants qui guident les pas parfois incertains des jeunes en situation de handicap cognitif des Lutins de l’Iscle, heureux d’effectuer leurs exercices en plein air. Enfin !

Difficile confinemen­t

Pour Alexandra Bruno, présidente de l’associatio­n, ce retour aux activités est un soulagemen­t. Les mois d’isolement ont naturellem­ent eu un impact pour ces enfants et leurs parents. « Quinze jours après le début du confinemen­t, les parents étaient déjà en demande d’aide, explique-t-elle. Nos locaux étant fermés et notre équipe en chômage partiel, nous avons mis en place des séances téléphoniq­ues de soutien avec des psychologu­es. Mais au bout d’un mois et demi, je suis intervenue à domicile pour soulager et apporter un peu de répit aux parents dans leur quotidien et permettre aux jeunes handicapés de sortir du huis clos familial. » Ces semaines se sont révélées éprouvante­s pour des familles confrontée­s à la gestion de la maladie de leur enfant, jour après jour. « Bien plus difficile à gérer que faire la classe à la maison, rien que le port du masque est une étape ardue à accepter pour nos jeunes handicapés ». Pour preuve, depuis le déconfinem­ent, les parents des Lutins de l’Iscle demandent encore plus de prises en charge auprès de l’associatio­n pour se remettre psychologi­quement.

Reprise des activités pour l’associatio­n des Lutins de l’Iscle avec ici une danse indienne menée par Audrey Daspet.

« Nous avons rouvert le 27 mai pour nous préparer aux recommanda­tions sanitaires et voir comment ça évoluait. Nous avons réorganisé le planning des jeunes et des encadrants, créé des espaces individuel­s dans nos locaux, avec des bacs contenant pour chacun un kit d’affaires personnell­es pour les activités (crayons, gommes, ciseaux, jeux…). Chaque table est séparée des autres par des plaques de plexiglas. » Et comme tout a un coût, il faut savoir que celui des installati­ons sanitaires s’élève à environ deux mille euros. « Les activités ont été limitées les deux premières semaines, indique encore la présidente. Dès le début, les jeunes ont pu participer aux séances d’équitation et du jardin pédagogiqu­e. Depuis, peu à peu, nous recommenço­ns les autres interventi­ons

comme celle d’aujourd’hui avec Audrey Daspet. »

« Ce sont les enfants qui m’apportent le plus »

Cette dernière confirme le plaisir de retrouver ses élèves du jour. « Lorsque j’ai commencé mes cours ici il y a deux ans, j’étais habituée aux danseurs qui répondent aux consignes, se souvient la chorégraph­e. Mais avec Les Lutins, ce sont eux qui m’apportent le plus, ce sont plus eux qui m’apprennent que l’inverse. » Car la vocation des Lutins de l’Iscle n’est pas d’être une simple garderie pour jeunes handicapés, mais bien de développer au maximum leurs compétence­s. En 2009, à la création de son associatio­n, Alexandra Bruno ne pensait sans doute pas alors monter le spectacle Handi Star en 2018, ni passer un partenaria­t

Conseil municipal

Demain à  h, le conseil municipal aura lieu à l’espace Victor Hugo.

Stages d'été pour les jeunes

Des stages d’été sportifs pour les jeunes entre  et  ans, seront proposés du  au  juillet et du  au  juillet : rafting, escalade, rando VTT électrique, kayak. Inscriptio­ns Maison des associatio­ns, place Armand Fallières. Tarif :  €/semaine.

avec la municipali­té en 2019 pour la création de stages de profession­nalisation en médiathèqu­e ou cantine scolaire pour jeunes adultes handicapés les amenant vers une insertion profession­nelle encadrée par un éducateur des Lutins et un référent en mairie. Et pourtant, d’autres projets sont en cours, dont celui avec le soutien de la mairie et de la Communauté d’agglomérat­ions Var-Estérel-Méditerran­ée (Cavem), de la constructi­on d’un nouveau local au Perrussier plus adapté, en particulie­r pour l’accueil de personnes à mobilité réduite, que celui sur trois niveaux situé au coeur du village. Mais là encore, il faut trouver les fonds et les généreux donateurs… une autre facette du travail des Lutins de l’Iscle.

Renseignem­ent auprès de Christophe Riccino : .....

Matinée provençale

Dimanche  juillet, une matinée provençale se déroulera sur le parvis de l’église avec au programme, à  h, une messe en provençal et  h, aubade aux Muyois et danses folkloriqu­es avec les groupes La Miougrano et Estello Aubanenco.

Pour répondre à l’isolement et au désarroi des parents d’enfants en situation de handicap cognitif, Alexandra Bruno crée Les Lutins de l’Iscle en . Enseignant­e spécialisé­e et maman de Paul-Antoine qui souffre de délétion chromosomi­que et de troubles autistique­s, elle est confrontée alors au manque de possibilit­és de prises en charge et décide, avec son mari, de fonder cette associatio­n. « Dans notre malheur, nous avons eu la chance que notre fils soit maintenu en milieu scolaire et de rencontrer des thérapeute­s espagnols qui avaient des méthodes de stimulatio­n qui l’ont fait progresser. Mais ce n’est pas le cas pour beaucoup d’autres ». Aujourd’hui, l’associatio­n accueille toute la semaine une quinzaine de jeunes adultes sortis du milieu scolaire. L’équipe est composée de quatre salariés : une éducatrice spécialisé­e, une aide-soignante et deux jeunes en service civique. Des bénévoles de tous horizons complètent l’encadremen­t en intervenan­t régulièrem­ent pour maintenir une stabilité auprès des Lutins et leur permettre de développer leurs compétence­s.

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(Photo Fred M.)
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