Un référendum d’initiative populaire pour défendre la cause animale
Ces trois-là ont prouvé que lorsqu’ils s’engagent dans un projet, ce n’est pas pour faire semblant. Les trois « mastodontes » de l’entreprenariat digital, Xavier Niel (Free, actionnaire majoritaire de notre journal), JacquesAntoine Granjon (Vente privée) et Marc Simoncini (créateur entre autres de Meetic) ont annoncé hier à Paris leur mobilisation en faveur de la cause animale (1). C’est au cours d’un déjeuner que les trois amis avaient imaginé la création de Station F, école à succès des métiers de l’Internet. C’est encore au cours d’un déjeuner qu’ils ont décidé de lancer un référendum d’initiative populaire (RIP) pour faire bouger la loi sur la cause animale. Pour cela, il faut l’accord de 185 parlementaires et la signature de 4.7 millions de citoyens. « Nous avons travaillé avec les meilleurs avocats pour écrire un projet de loi comportant six mesures », explique Xavier Niel, pour qui le seuil des 4, 7 millions de signatures est « facilement atteignable »:« Quand on voit que 1,2 million de Français se sont mobilisés contre la privatisation des aéroports de Paris, je me dis qu’ils seront bien plus nombreux pour ce projet plus intelligent et plus fort ». Résumant leur passage à l’acte, Marc Simoncini a indiqué « que d’un problème, il faut faire un projet ».
« Faire disparaître des choses affreuses »
Et pour eux, le problème, c’est la France qui se trouve en queue de peloton des pays européens oeuvrant pour le respect de la cause animale. Pour les trois hommes, il ne s’agit surtout pas de proposer des mesures punitives mais « d’être raisonnables », en étalant dans le temps des changements de comportement et permettre ainsi aux différentes filières de se réorganiser : « Nous voulons améliorer le sort d’un milliard d’animaux chaque année en France et tenter de faire disparaître des choses affreuses ». Les six mesures retenues sont plébiscitées par les Français, mais « les associations de défense ne sont pas assez unies face aux lobbies ». Premier exploit du trio : rassembler toutes les associations au sein du mouvement. Cela va de la SPA à L214, de la Fondation Nicolas Hulot à celle de Brigitte Bardot, de
GoodPlanet à C’est Assez ! en passant par les anti-corridas. Hier, on notait la présence dans la salle de Yann Arthus-Bertrand et d’Allain Bougrain-Dubourg, très remonté contre le Président Macron qui « ne tient aucune de ses promesses dans le domaine de la biodiversité ». Pour le coup, Xavier Niel, Jacques-Antoine Granjon et Marc Simoncini ne vont pas faire jouer leur carnet de chèques (les conditions de publicité d’un RIP sont très encadrées) mais leur carnet d’adresses, d’abord pour convaincre les parlementaires, car « il y a une vraie rupture, là aussi, entre ce que veulent les Français et ce que font leurs élus… » Marie Tabarly, aux côtés des trois entrepreneurs, a rappelé que son travail de comportementaliste équin lui faisait côtoyer des chevaux aux pathologies lourdes, d’où son aspiration à ne « pas passer à côté des choses simples ».