L’INCONNU DE MATIGNON
Jean Castex Premier ministre Portrait : qui est-il ? Ses liens avec le Var et le rugby
J «e suis aujourd’hui Premier ministre » : comme s’il avait besoin de s’en convaincre, Jean Castex l’a répété à plusieurs reprises, hier soir, sur le plateau de TF1. Ce fils et petit-fils d’instituteurs du Gers, maire LR de Prades dans les Pyrénées-Orientales depuis 2008 (il a toutefois rendu sa carte des Républicains il y a quelques jours), a donc succédé à un Édouard Philippe dont le sort avait été scellé la veille. Cet « énarque émancipé » de 55 ans, marqué à droite et qui se revendique lui-même comme « gaulliste social », avait été nommé « Monsieur Déconfinement » il y a trois mois. Son parcours de haut fonctionnaire l’avait auparavant conduit à travailler comme conseiller aux affaires sociales auprès de Nicolas Sarkozy à l’Élysée, et directeur de cabinet de Xavier Bertrand, aux ministères de la Santé et du Travail.
« Proche des gens »
Jean Castex s’inscrit de fait largement dans la filiation d’Édouard Philippe, avec lequel il reconnaît « partager beaucoup de valeurs ». Ce qui l’assimile, aux yeux de ses détracteurs catalans, à un « gestionnaire du capitalisme », voire à un « clone en miniature » de son prédécesseur pour une partie de la classe politique qui cherche en vain le changement de cap présidentiel. « Je ne suis pas ici pour chercher la lumière, je suis ici pour chercher des résultats. Cela signifie faire face à la crise et tirer les conséquences de toutes les faiblesses structurelles qu’elle a pointées. Je veux travailler le mieux possible pour mon pays et mes concitoyens. Je suis un homme politique enraciné, proche des gens », s’est-il défendu en guise de rapide présentation. Et de décliner quelques convictions qui l’ont forgé : « Je crois qu’on ne peut pas tout attendre de l’État. Mes valeurs, ce sont la laïcité, la lutte contre le communautarisme, l’autorité, ce sont celles de la République. »
« Dialogue social » et « territoires »
Sa feuille de route ? Il l’a juste esquissée pour l’instant. Son premier chantier sera «le plan de relance du pays, la reconstruction, le dialogue social en étant la méthode. Il nous faut gagner en souveraineté économique et avoir une France plus économe du point de vue de l’environnement ». Faudra-t-il travailler plus ? « Avant de donner des solutions, je souhaite ouvrir des discussions avec les partenaires sociaux pour un nouveau pacte social. Tout ne peut pas se décider depuis Paris, je crois aux territoires. » Et c’est au coeur de ceux-ci qu’il entend faire progresser l’écologie, qui « transcende la classe politique et n’est pas une option », a-t-il concédé. Son gouvernement sera formé « le plus vite possible », peut-être même dès ce weekend si c’est tenable.