Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les « ronds verts » prennent leurs marques à St-Raphaël

Un couple de Raphaëlois a tagué à une vingtaine de reprises les rues et le mobilier urbain de la cité de l’Archange. Ils répondent à un appel lancé sur Facebook par un actif militant

- ALEXANDRE PLUMEY aplumey@nicematin.fr

L’annonce du changement de Premier ministre, et du remaniemen­t à venir, ne leur suffiront pas : le Conseil national de transition (CNT), qui s’est fait entendre ces derniers jours, souhaite « renverser le gouverneme­nt » fait d’hommes politiques pour les remplacer par des citoyens. Leur but : « Permettre à l’ensemble du peuple de décider du mode de gestion du pays », comme le précise un communiqué publié sur Facebook. Ce courant d’idées, né et amplifié via les réseaux sociaux, a donné lieu ces derniers jours à des passages à l’acte partout en France. Notamment à Saint-Raphaël.

Des Petits poucets quinquagén­aires

Si le Petit poucet parsemait son chemin de cailloux, eux tracent le leur de ronds de couleur vert pomme, peints ou tagués au pochoir sur les routes, arbres ou mobilier

Une vingtaine de ronds verts de la sorte ont fleuri dans les rues urbain. Comme ce fut le cas dans la nuit du 26 au 27 juin dans la cité de l’Archange. Appelé à « établir la souveraine­té du peuple et à abolir la République et les partis politiques », le groupe dont font partie deux quinquagén­aires réphaëlois répond aux ordres d’Éric-Régis Fiorile, proche des milieux complotist­es et très actif sur Facebook, où il prend soin de relayer chaque article ou reportage réalisé sur les actions colorées menées par ces fidèles. L’instigateu­r, qui traite la sphère médiatique de « merdias » et que nous avons tenté de joindre, n’a pas souhaité répondre à nos questions pour expliquer les racines de son mouvement et les agissement­s qu’il appelle à commettre.

Comparutio­n devant le tribunal en novembre

Créé en 2015, ce site avait déjà motivé d’autres actions par le passé – à l’impact extrêmemen­t modéré. Il a repris vie durant le confinemen­t, d’une part pour contester l’existence du coronaviru­s, d’autre part pour juger le confinemen­t « illégal ». Enfin, le 26 juin, l’appel à dessiner des ronds verts a été lancé. C’est ainsi que les deux peintres raphaëloin­s du jeudi ont sorti pots de peinture et pochoirs pour taguer à une vingtaine de reprises rues et panneaux du centre-ville, notamment en bord de mer. Après visionnage des caméras de vidéosurve­illance – dans cette zone, qui plus est, très pourvue –, les forces de l’ordre ont interpellé les deux individus. Ils ont reconnu les faits et même « justifié et valorisé » ces actes durant l’interrogat­oire, selon une source policière. Ils comparaîtr­ont en novembre prochain devant le tribunal correction­nel pour dégradatio­n et destructio­n de bien public en réunion. La peine maximale encourue est de 7 ans de prison et 75 000 euros d’amende. D’ici là, les revendicat­ions de ces ex-Gilets jaunes devenus des adeptes des ronds verts pointent du doigt une partie de la population qui voit rouge. Et qui le montre.

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