« Prêt à faire la rentrée scolaire en toute sérénité »
Michel Napolitano, inspecteur de l’Education nationale dans la circonscription de Brignoles revient sur l’expérience du confinement et les mesures adoptées d’ici à la prochaine rentrée
L’inspecteur de l’Education nationale de la circonscription de Brignoles, Michel Napolitano, achève sa dixième année à ce poste dans des conditions inédites. Il gère un secteur composé de quinze communes : Brignoles, Cabasse, Camps-laSource, Carces, Correns, Cotignac, Entrecasteaux, La Celle, Le Thoronet, Le Val, Lorgues, Montfort-sur-Argens, Saint-Antonin-du-Var, Tourves et Vins-sur-Caramy. Il tire les enseignements de la crise du Covid dans le milieu scolaire. Interview.
Comment s’est déroulée la période de confinement ?
Assurer la continuité pédagogique a été un des premiers défis à relever mais j’ai été heureux de constater que, dès la mise en place du dispositif, plus du tiers des enseignants () se sont portés volontaires pour accueillir dans les écoles les enfants du personnel soignant et ceux qui étaient mobilisés dans la gestion de la crise. Il y a eu davantage de volontaires que de besoins, nous avons donc effectué des roulements.
Qu’en est-il de l’enseignement à distance ?
Durant ces quelque jours, j’ai été étonné par l’imagination des enseignants pour assurer les cours à distance, aidés des applications numériques et des programmes télévisuels. élèves signifie qu’il y a eu, au moins, parents. Nous avons pu plus facilement entrer en contact avec les parents d’élèves, en particulier ceux en difficulté. Cela a créé des relations de confiance accrue. Des parents ont aussi repris confiance en l’école. Maintenant, les enfants sont rentrés et voient le bénéfice. Les maîtres spécialisés, en lien avec les élèves en difficulté, vont sans doute continuer cette relation l’an prochain.
Qu’en est-il de la précarité numérique ?
Des élèves ont eu en effet des problèmes de connexion. Environ une centaine. Nous avons mis en place un dispositif avec La Poste pour leur transmettre les cours. Elle les imprimait et les distribuait. Les exercices faits par les enfants étaient ensuite déposés dans la boîte aux lettres et récupérés par La Poste qui se chargeait ensuite de les scanner et les envoyer au professeur. Nous avons également prêté, pour une durée indéterminée, des tablettes dans les quartiers les plus défavorisés, appelés QPV (), de Brignoles.
Comment s’est déroulée la première vague de déconfinement ?
Le mai, il y avait un peu d’angoisse, ce que l’on peut comprendre. Les enseignants et des associations comme la Ligue varoise de prévention, ont travaillé pour faire revenir les élèves. A ce jour ( juin, Ndlr), il y a davantage d’élèves qu’au de l’an dernier ! C’est une reconquête, une bataille que l’on gagne par conviction.
Quelles sont les mesures sanitaires à l’école ?
Le protocole est assez strict. Dans les classes, les distances sont correctes. Les établissements sont équipés de thermomètre sans contact et de masques pédiatriques en cas de besoin. Un sens de circulation a été mis en place. Certaines portes restent ouvertes pour qu’elles ne soient pas touchées constamment. Des municipalités se sont jointes à nous pour l’équipement. Beaucoup de parents sont rassurés.
L’école est redevenue obligatoire le juin...
Tout n’est pas redevenu comme avant mais les enseignants étaient heureux de se retrouver et d’échanger sur leur vécu. Durant le confinement, des numéros ont été mis à disposition pour du soutien psychologique en temps réel par le recteur. Les enseignants fragiles ou vulnérables ont, eux, la possibilité, sur certificat médical, de ne pas être en présentiel.
Etonné par l’imagination des enseignants pour assurer les cours à distance”
Qu’en est-il des élèves handicapés ?
Ceux dont le handicap est lourd sont intégrés dans des classes ULIS. Il y en a deux à Brignoles (école Jean-Jaurès et Simone Veil). Il y en a une douzaine. Une troisième va ouvrir à la rentrée à l’école Le Petit Bois à Carcès. Cela répond à un besoin. Les autres élèves handicapés suivent leur scolarité dans des classes ordinaires aidés si besoin d’une AVS (assistante de vie scolaire) pour l’accompagner à réaliser les tâches, le valoriser, recentrer l’attention, répéter les consignes.
On a beaucoup entendu parler des professeurs décrocheurs au plan national...
Je n’ai eu aucune remontée des parents. J’ai des enseignants investis qui, s’ils ne maîtrisent pas tous les outils informatiques, se sont adaptés. Après,
A ce jour ( juin, Ndlr), il y a plus d’élèves qu’au de l’an dernier !”