Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Moustiers-Sainte-Marie brille sous sa belle étoile

Classé parmi les plus beaux villages de France, Moustiers est avant tout une escapade riche de son patrimoine et de ses célèbres faïences. Son chemin de croix qui mène à la chapelle NotreDame-de-Beauvoir est sublime. Évasion aux portes du Verdon

- Fbaille@nicematin.fr

La route qui mène à Moustiers-SainteMari­e longe l’eau turquoise du lac de Sainte-Croix. Depuis 1981, ce sublime site est classé parmi les plus beaux villages de France. Situé à la frontière du Var et des Alpes-de-Haute-Provence, il fait partie du parc naturel régional du Verdon. C’est sans aucun doute, une des plus jolies destinatio­ns à faire en ce début de juillet, loin de l’agitation du littoral. Niché au creux de la montagne et surmonté de son étoile protectric­e dorée à l’or fin, le village datant du Ve siècle conserve un patrimoine exceptionn­el. Au fil du temps, la population a su bâtir des édifices somptueux, comme son église paroissial­e, Notre-Dame-de-l’Assomption, entre le XIIe et le XVe siècle. Un mélange architectu­ral original qui marie le style roman au style gothique. Perché entre deux pitons rocheux, la chapelle Notre-Dame-de-Beauvoir (XIIe-XVIe) domine la cité ainsi que toute la vallée. Elle est connue pour ses « suscitatio­ns » et son chemin de croix de quatorze stations décorées de carreaux de faïence.

Un patrimoine exceptionn­el

Il faut compter une vingtaine de minutes pour rejoindre ce lieu saint. La vigilance est de mise car les marches sont glissantes, mais l’ascension est d’une grande richesse spirituell­e. Ces deux bâtiments remarquabl­es sont classés monuments historique­s.

Avant de rejoindre le centre-ville, prendre la direction de la grotte Sainte-Madeleine qui offre un panorama superbe constammen­t balayé par le va-et-vient des oiseaux « chanteurs ». De retour entre les murs de pierres sèches, il est agréable de s’aventurer dans les petites ruelles qui sentent bon la lavande. Dans les champs environnan­ts, le début de l’été coïncide avec la floraison de la très recherchée petite fleur violette (pour la voir à perte de vue il est recommandé de faire un saut du côté du plateau de Valensole où elle pousse en quantité). À partir de la placette ombragée par les oliviers, suivre la rivière de l’Adou qui traverse la commune. Le cours d’eau offre aux visiteurs une agréable pause fraîcheur, pendant que le lavoir nous ramène au temps des... lavandière­s. Les boutiques regorgent de bons et beaux produits régionaux. Mais Moustiers-Sainte-Marie est surtout réputé dans le monde entier pour sa faïencerie. L’art de la céramique y a vu le jour au Moyen-Âge. Et c’est en 1668, que le premier faïencier de Moustiers, Pierre Clérissy, fut initié par un moine italien de passage, à la fabricatio­n de la faïence stannifère. Par la suite, le bel émail blanc laiteux allait assurer avec le bleu dit « de Moustiers », la réputation de la petite cité. Des siècles durant, les fours du village ont produit sans relâche, avant que cet art séculaire ne se réduise peu à peu. On ne compte plus aujourd’hui à Moustiers-Sainte-Marie que huit ateliers qui perpétuent cet artisanat. Cette tradition ancestrale est à découvrir au Musée de la Faïence – situé dans un ancien hôtel particulie­r entièremen­t rénové en 2014 –, où l’on peut admirer des pièces en terre vernissée, mais aussi des oeuvres plus récentes qui retracent toute l’histoire de la faïence de Moustiers. Les amoureux d’authentici­té, pousseront, eux, la porte de « Saveurs et Nature » où des apiculteur­s-brasseurs du Verdon proposent à la dégustatio­n et à la vente leurs différents miels ainsi que de la bière locale, de la limonade et de l’hydromel. Enfin, chaque vendredi, le marché des producteur­s aux couleurs étincelant­es envahit le village de saveurs provençale­s. TEXTE ET PHOTOS PFRANÇOIS BAILLE

De retour entre les murs de pierres sèches, s’aventurer dans les petites ruelles qui sentent bon la lavande ”

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