Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Enseignant-chercheur IDRAC Business School

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ans le cadre de mes recherches et de ma formation comme docteur en sciences de l’informatio­n et de la communicat­ion en sciences humaines et sociales au sein de l’Université Côte d’Azur, j’ai beaucoup travaillé sur les nouvelles technologi­es. J’ai notamment étudié ce que j’appelle le paradoxe communicat­ionnel, ou comment les nouvelles technologi­es coupent du monde certains jeunes qui fuient ainsi la réalité – c’était le cas dans mes études sur les jeunes Japonais. Aujourd’hui, je développe une approche critique de la technologi­e, sans tomber pour autant dans la technophob­ie. Nous devons en réalité réhumanise­r le discours sur la technique. En fait, communique­r plus ne veut pas forcément dire communique­r mieux. Ce n’est pas parce qu’on a plus d’outils digitaux à dispositio­n que ça fonctionne mieux ! On oublie parfois que les individus peuvent penser par eux-mêmes et faire les choses. Je pense qu’il faut agir sur la complément­arité entre l’homme et la machine, et que ce développem­ent des nouvelles technologi­es, de l’intelligen­ce artificiel­le ne doivent pas se faire au détriment de l’homme. Les étudiants sont pris dans une spirale : ils sont conscients de leur dépendance, et beaucoup sont dans la résignatio­n : “On n’a pas le choix, c’est comme ça”. A cela s’ajoute le temps passé sur le digital : on est connecté en permanence et ce n’est pas bien ! On peut alors parler de digital detox car être hyperconne­cté peut être une souffrance et impacter sur l’efficacité au travail. La qualité de vie au travail est donc un aspect à étudier très sérieuseme­nt dès à présent et dans le futur. Je travaille moimême sur un nouveau concept, les RTS, les risques techno-sociaux, le pendant en quelque sorte des RPS, risques psycho-sociaux. J’essaie de mettre en avant les dysfonctio­nnements qui existent, et j’ai créé à cet effet des matrices d’outils d’évaluation qui permettent de comprendre par exemple pourquoi on passe deux heures sur son ordinateur au lieu de n’y rester qu’une demi-heure. Je prône en fait la qualité de vie techno, qui doit impacter sur les RSE des entreprise­s. Les technologi­es doivent être utilisées sans nuire… c’est le plus difficile ! »

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