Localement, on y verra plus clair mardi
Pas simple hier de joindre les représentants syndicaux qui, après les annonces officielles de la direction d’Air France au terme du CSEC de Paris pour Air France et du CSE de Nantes, pour Hop, sa filiale régionale, se sont pour la plupart retrouvés au coeur de réunions probablement très agitées. Il faut dire que la perspective de voir plusieurs milliers de postes supprimés dans les mois qui viennent, plonge le personnel dans une vive inquiétude... « Les chiffres sont énormes, constatait, hier soir, Loïc Roméo, représentant syndical CFDT du court-courrier. Six mille cinq cents emplois sont donc menacés chez Air France et même si, dans le lot, la direction évoque départs naturels [décès, départs en retraite, etc., ndlr] non remplacés, ça fait tout de même plus de postes supprimés. » Dur à digérer, d’autant que l’incertitude vient s’ajouter à la colère... « Ce qui a été annoncé, c’est un chiffre global. Mais on n’a pas le détail secteur par secteur. Sans doute en saurons-nous un peu plus mardi puisque, précisément, des CSE sont prévus par secteurs. Ce que l’on sait en revanche, c’est que le court-courrier est la principale cible de ce plan. Certes, il a été dit qu’il n’y aurait pas de licenciement sec. Par contre, il y aura un plan de départ volontaire et de la mobilité contrainte. Ce qui signifie qu’au bout du deuxième refus d’un salarié de bouger, il y aura bien licenciement. Il y a donc pas mal d’inquiétude parmi le personnel », explique Loïc Roméo. À Nice, les salariés court-courrier représentent quelque personnes. Le PDV risque par ailleurs de concerner également les employés du centre informatique Air France de Valbonne. Pour l’instant, aucune action n’est envisagée par les syndicats qui privilégient toujours la négociation. Et celle-ci portera « très fortement sur l’activité partielle longue durée (APLD) qui est soumise à un accord majoritaire dans les entreprises. Cela nous permettra de sauver des centaines d’emplois. Après, on verra bien comment on orientera notre action en fonction de l’évolution de la situation », conclut le représentant CFDT. Pour rappel, avec le dispositif de l’APLD, applicable depuis le er juillet, une entreprise a la possibilité de réduire les horaires de ses salariés, dont l’activité ne peut reprendre à temps plein actuellement. La réduction d’horaire donne lieu à indemnisation au titre de ce chômage partiel spécifique. En contrepartie, l’employeur doit prendre des engagements... notamment pour le maintien de l’emploi.