Birmanie : plus de 160 morts dans un glissement de terrain
Plus de 160 mineurs ont été tués, jeudi, dans un gigantesque glissement de terrain dans des mines de jade du nord de la Birmanie. Les recherches, compliquées par la nuit, se poursuivaient hier soir et le bilan pourrait s’alourdir. Des amas de roche sont tombés dans un lac après d’importantes averses, provoquant des vagues de boue qui ont submergé une vallée, dans le canton de Hpakant, près de la frontière chinoise. Les corps de 162 mineurs ont à ce stade été retrouvés, selon les pompiers. Cinquante-quatre blessés ont été transportés dans des hôpitaux de la région. « Après l’effondrement de la mine [...], j’ai vu des personnes dans le lac. Certaines sont parvenues à nager jusqu’à la rive », a raconté à l’Agence France Presse (AFP) Kyaw
Min, un villageois. D’autres ont été englouties. Les victimes travaillaient sur le site minier malgré un avertissement des autorités les exhortant à ne pas y pénétrer en raison de fortes pluies, a indiqué la police locale. Sans cet avertissement, « on aurait pu avoir des centaines de morts », d’après elle.
Réglementer cette industrie
Les opérations de secours constituent un véritable défi : « Nous avons dû travailler sous des trombes de pluie » avec la crainte d’un nouveau glissement de terrain. Le pays est le premier producteur mondial de jade, largement écoulé par la suite dans la Chine voisine. Et la région d’Hpakant, pauvre et difficile d’accès, a pris des allures de paysage lunaire tant elle a été transformée par ces mines. La catastrophe de jeudi était « évitable », a déploré Hann Hindstrom qui travaille pour Global Witness .Ilyaun « besoin urgent » de réglementer davantage cette industrie. Les abondantes ressources naturelles du nord de la Birmanie – dont le jade, le bois précieux, l’or et l’ambre – aident à financer les deux côtés d’une guerre civile qui dure depuis plusieurs décennies entre des insurgés de l’ethnie kachin et les militaires birmans.